Après avoir longtemps milité au PCF, Anne-Marie Borda et Jean-Pierre Roux, militant-es dans les Pyrénées-Atlantiques, viennent d’intégrer le NPA Pays basque. Ils reviennent ici sur les raisons de leur départ.
Vous avez décidé de quitter le PCF. Pourquoi ?
A-M.B. : Pas facile de quitter la famille, il faut faire abstraction de l’affectif. Jean-Pierre a adhéré au PC en 1968 et a commencé à militer activement en 1970. Membre du comité départemental pendant 30 ans, il a aussi été élu municipal durant quatre mandats.
En ce qui me concerne, j’ai pris ma carte en 1980 pour « changer la vie » et j’ai été membre de la direction départementale pendant une dizaine d’années. Élue municipale durant 13 ans, j’ai aussi été adjointe chargée de la culture de la ville d’Anglet.
Nous avons décidé de quitter ensemble le PC à cause d’un désaccord sur sa stratégie. Progressivement, le PC a privilégié les alliances d’appareils politiques, ce qui désarme, écarte les citoyenEs des pouvoirs de décision et dilue les idées communistes. Résolument communistes, nous pensons que ce qui est déterminant pour résoudre les problèmes de la population laborieuse, c’est de rassembler autour d’une politique alternative anticapitaliste débarrassée de l’hégémonie des grands groupes financiers, de l’Europe libérale et du FMI.
Aux dernières élections municipales, pour quelles raisons aviez-vous participé à « Anglet à gauche toute », liste de rassemblement anticapitaliste soutenue par des militantEs du Front de gauche et du NPA ?
J-P.R. : Nous ne pouvions accepter à Anglet de figurer sur une liste avec le PS et des candidats se réclamant publiquement de la droite. Depuis son accession au pouvoir, le PS a changé de camp au plan national comme international. Sa politique a d’ailleurs été condamnée lors des élections municipales, des européennes, des sénatoriales et des dernières départementales.
Ce PS hégémonique devient un boulet pour les forces de changement. Il salit la politique. Il ternit l’horizon. Il bouche l’espoir, l’avenir. Ce qui affaiblit la gauche en général et fait le jeu de la droite extrême. Le peuple de gauche se réfugie dans l’abstention.
Avec quelques camarades du PC, nous avons été suspenduEs pour avoir participé à la liste « Anglet à gauche toute ».
Pourquoi avez-vous décidé d’adhérer au NPA ?
A-M.B. : C’est pour sa stratégie. Ce qui est déterminant aujourd’hui, c’est de donner la primauté à l’accumulation de forces contre l’austérité organisée par le gouvernement Hollande-Valls, fondé de pouvoir du Medef, de l’Europe du capital, du FMI. Il est indispensable de ne faire aucune concession sur le plan des idées révolutionnaires pour rassembler efficacement les citoyenEs. C’est donc refuser l’exploitation capitaliste. En clair, bien montrer que, pour vivre mieux, il faut s’en prendre aux profits. Les résultats électoraux ne seront bons que quand les luttes seront associées à un haut niveau de conscience de la population. Aujourd’hui il nous semble que cette stratégie est portée par le NPA.
Propos recueillis par le comité NPA Pays basque