On y apprend ce qu’il faut savoir sur les algues vertes.
Un premier chapitre sous forme d’uchronie raconte comment l’histoire aurait pu être différente si, dès 1971, les autorités sanitaires, l’administration préfectorale et les élus avaient réagi autrement, s’ils avaient pris la mesure du problème et s’étaient entourés de personnes compétentes libres de tout lobby…
Puis il nous donne tous les éléments de compréhension du phénomène, de la littérature scientifique du début du 20e siècle (notamment le cas de Dublin à cette époque) aux rapports les plus récents, et aux précisions sur la nocivité du gaz H2S, bien connu pour avoir provoqué de nombreux accidents du travail mortels chez les égoutiers…
Une démonstration pédagogique, rigoureuse et implacable
Yves-Marie met en scène les acteurs du drame des algues vertes, ce fléau qui affecte les côtes bretonnes depuis près de cinquante ans : « le prédateur » – le système de l’industrie agroalimentaire et de l’élevage industriel – ; « le prescripteur » – l’administration de l’État et des collectivités territoriales, les élus et leurs partis – ; « le souffre-douleur » – vous, nous, le peuple – ; « les objecteurs » – André Ollivro, Yves-Marie Le Lay lui-même et la poignée de celles et ceux qui les soutiennent (vous, nous, aussi, parfois).
Il nous montre comment tout est fait par les seconds pour permettre aux premiers de continuer à faire des profits au détriment des troisièmes malgré la bataille menée par les derniers ! Il nous explique la construction sociale du déni qui vise à rendre invisible le problème et qui paralyse la société bretonne… jusqu’aux grandes associations écologistes.
Enfin, il rappelle que le problème, ce n’est pas seulement que ce n’est pas joli et que ça pue, mais que cela stérilise un écosystème, détruit la biodiversité et tue des animaux et des êtres humains alors que prédateurs et prescripteurs en acceptent tous les risques !
L’écrit d’un militant (expert !) de terrain
La démonstration est faite bottes aux pieds en marchant sur la grève, les pieds dans la vase, qui s’enfoncent – il faut alors sortir le masque à gaz ! – et le détecteur à sulfure d’hydrogène à la main, qui s’affole. Là, sur cette grève, nous avons manifesté avec les associations et pleuré de rage face à ce fléau. En lisant ces pages très impliquées de l’auteur, nous vient la nausée devant ce système puant, l’agro-capitalisme qui tue !
Un outil indispensable pour le combat qui vient !
Quand on referme ce livre, on brûle de se rendre à la prochaine manif contre les algues vertes et, surtout, on se sent armé pour convaincre les autres d’y venir ! Le travail acharné des objecteurEs montre bien que la lutte reste à gagner, mais qu’il sera certainement de plus en plus difficile pour les menteurs de continuer à mentir et, pour la population, de plus en plus inconcevable de continuer à les croire !