Le résultat de ces élections européennes est un coup de tonnerre. Avec l’annonce par Macron de la dissolution de l’Assemblée nationale, il est capital que toute la gauche – les partis, les syndicats, et toutes les organisations du mouvement ouvrier – se rencontre et se mobilise. Le NPA l’anticapitaliste propose que, dans les villes, dans les quartiers comme au niveau national, des rencontres aient lieu ces prochains jours, afin de réaliser l’unité, dans la rue pour résister, et dans les urnes
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À peine plus d’un électeur/trice sur deux a voté lors de ces élections européennes, et pour autant, les résultats de dimanche 9 juin sonnent comme un coup de semonce. Comme annoncé depuis des semaines, l’extrême droite remporte un très grand nombre de suffrages partout en Europe et pourra faire rentrer plus d’une centaine d’élu.e.s, au sein de l’assemblée européenne. L’extrême droite est aux portes du pouvoir dans plusieurs pays d’Europe, quand elle ne participe pas déjà à des coalitions gouvernementales.
En France, le Rassemblement national augmente son score de près de 10% par rapport aux élections précédentes, plaçant l’ensemble de l’extrême droite à près de 40% autour de listes racistes, autoritaires et homophobes. Ce n’est pas un coup de tonnerre dans un ciel serein, au contraire, c’est le résultat de plusieurs décennies de politiques racistes et antisociales menées par différents gouvernements de droite comme de gauche.
C’est aussi le résultat de la volonté du gouvernement Macron de légitimer le Rassemblement national, son « meilleur ennemi », tout en appliquant une partie de sa politique, pour transformer chaque élection en un duel entre le camp présidentiel et le RN. Mais ce chantage, « votez pour nous ou laissez l’extrême droite gagner », fonctionne de moins en moins car le rejet du gouvernement Macron, autoritaire, antisocial et raciste, est de plus en plus massif.
Après la défaite des législatives de 2022, le camp du président Macron subit une nouvelle fois le rejet des électeurs/trices et n’arrivent pas à rassembler 15% des suffrages, alors que tous les moyens de l’État ont été mis au service de la liste macroniste et que le Président et le Premier ministre ont mené campagne.
Le « retour en grâce », médiatique, de la gauche de cogestion social-libérale et du hollandisme n’est pas un bon signe. Cette gauche néolibérale des lois travail, de la déchéance de nationalité, de la compromission avec l’impérialisme occidental, nous a conduit dans le mur, démoralisant et affaiblissant davantage notre camp social et a propulsé Macron au pouvoir.
Les votes pour la liste de Manon Aubry et de Rima Hassan ont été portés par la colère populaire et du monde du travail face à l’ultralibéralisme autoritaire de Macron, mais aussi face à sa complicité dans le génocide qui a lieu en ce moment même à Gaza.