Plusieurs mouvements bretons pour la paix organisent, dimanche 9 juin, un rassemblement contre le nucléaire civil et militaire, sur le port du Fret, en presqu’île de Crozon (Finistère), face à la base des sous-marins nucléaires de l’Ile-Longue.
Dans le domaine du nucléaire, civil comme militaire, Hervé Cadiou (Université européenne de la paix) n’hésite pas à parler de « déni de démocratie ». Il regrette que « les discussions restent cantonnées à un petit cercle de spécialistes ». Le rassemblement du dimanche 9 juin, en presqu’île de Crozon, vise donc à faire naître le débat public, alors que le dernier Livre blanc sur la Défense sanctuarise les outils de dissuasion, dont les quatre sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE), basés à l’Ile-Longue. Le lieu est hautement symbolique puisque le petit port du Fret (Crozon) fait face à leur base. À Brest, de nombreuses organisations battent le rappel : UEP, Attac, Sud-solidaires, UDB, NPA, CGT, Fase, PCF, AE2D, Greenpeace…
3 milliards d’euros par an
Sur fond de crise et alors que la dissuasion coûte environ 10 % du budget de la Défense, soit 3 milliards d’euros par an, toutes plaident pour le désarmement nucléaire. Selon Anne-Marie Kervern (UDB), « l’argent qu’on met là, on ne le met pas ailleurs. Aujourd’hui, le principal danger, c’est le terrorisme. L’arme nucléaire n’est pas celle qui convient. Et c’est une arme moralement inadmissible ». À Brest, où l’essentiel de l’activité de la base navale est aujourd’hui dédié à la dissuasion, le sujet est sensible. C’est pourquoi les organisateurs entendent parler emploi. Des débats auront lieu sur ce thème. À 13 h, Jean-Marie Collin, coauteur avec Paul Quilès, ancien ministre de la Défense du livre « Arrêtez la bombe » sera sur place. Une « marche pour la paix » est annoncée vers l’entrée de l’Ile-Longue.