Le 4 juillet, plus de 5000 personnes sont descendues dans les rues de Lannion pour dénoncer les suppressions de postes chez Nokia. La moitié des 800 salariés bretons de Nokia sont menacés. Ce plan de restructuration sur les dos des travailleurs est le quatrième depuis 2016, date de la reprise d’Alcatel-Lucent par Nokia.
La veille, ce sont 200 salariés de Hop, filiale d’Air France, qui ont manifesté à Morlaix. Le site est occupé et bloqué depuis une semaine. Air France a annoncé la fermeture de ce site d’ici 2023. Un nouveau rassemblement a eu lieu sur le site mercredi 8.
Les fonderies de Bretagne, filiale de Renault implantées depuis 1965 à Caudan, dans le Morbihan, ont fait l’objet fin mai d’une tentative de fermeture. Pour l’instant, et sous la pression de la mobilisation des salariés, la direction a reculé.
A Saint-Malo, les dockers de la SMM sont licenciés (voir ci-dessous)
On le voit la Bretagne n’est pas épargnée par les restructurations qui déferlent en ce moment. Pourtant, toutes les entreprises ont été copieusement arrosées de subventions et de dégrèvement de cotisations et impôts divers depuis des années. On pourrait multiplier les exemples. Et les grosses boîtes, c’est un peu l’arbre qui cache la forêt des innombrables petites entreprises et commerces qui licencient ou ne réembauchent pas des précaires et des saisonniers. Or il est bien plus difficile de se faire entendre pour ces travailleurs isolés.
La seule solution, c’est l’action collective et la convergence des luttes, car nous savons qu’en nous battant entreprise par entreprise, on n’obtient pas grand-chose, sinon des indemnités vite dépensées. Nous devons œuvrer pour la coordination de toutes ces luttes et pour que les travailleurs isolés puissent s’organiser et s’y joindre
Le jeudi 9 juillet, près de 300 dockers ont manifesté pour soutenir leurs 32 collègues malouins menacés de licenciement. La Société Malouine de Manutention qui les emploie a été mise en liquidation par le tribunal de commerce de Saint Brieuc le 24 juin dernier.
Ils étaient venus de Brest, Rouen, le Hâvre, Lorient, la Rochelle, Bordeaux et même Fos sur mer. Le slogan « Pas de docker pas de port » a raisonné devant la sous Préfecture où devait avoir lieu vendredi une rencontre entre les patrons, les autorités et la CGT. De fait, la grève a provoqué la mise à l’arrêt du port
Mais, si ces dockers sont indispensables, il est probable que le projet du patronat du port est de les réembaucher dans d’autres structures et dans des conditions contractuelles plus défavorables.
Les dockers ont donc montré leur détermination. Certes les dockers bénéficient de la forte solidarité de leur corporation, mais on peut toutefois regretter que les travailleurs des autres entreprises malouines n’aient pas été appelés à participer à cette action. Parmi les actionnaires de la SMM, on compte d’ailleurs la Timac, Morvan et Condor Ferries qui s’apprête aussi à licencier une partie de son personnel malouin.
Alors que les licenciements dégringolent de tous les côtés, c’est par une riposte tous ensemble que nous ferons reculer l’État et le patronat.