Le comité politique national du NPA a décidé de s’adresser aux organisations de la gauche non gouvernementale en vue de rechercher toute possibilité de rapprochement et de listes unitaires à l’occasion des élections européennes
CherEs camarades,
La situation politique au lendemain des élections municipales est marquée par une profonde dégradation du rapport de force au détriment du monde du travail et des classes populaires.
Le désaveu du gouvernement PS-Medef, le rejet des politiques d’austérité comme du pacte de responsabilité, l’inquiétude, voire le désespoir engendré par la continuelle aggravation du chômage et de la précarité nourrit, en l’absence d’une riposte des travailleurs, un terrain favorable à la montée des idées réactionnaires, de la droite et du FN.
Le remaniement ministériel opéré par Hollande ne change rien quant au fond. Ce nouveau gouvernement « de combat » dirigé par l’ex ministre de l’intérieur n’a d’autre objectif que de « garder le cap », de poursuivre la même politique entièrement dévouée aux intérêts du patronat, des banques et des classes privilégiées. Elle est un geste de plus à l’égard du patronat et de l’opinion réactionnaire.
La journée de manifestation du 12 avril représente une étape pour œuvrer à la construction de mobilisations d’ampleurs, d’un affrontement avec le gouvernement et le patronat pour inverser le cours des choses.
C’est dans ce contexte qu’interviennent les élections européennes. Lors de cette échéance, le NPA souhaiterait la constitution de listes unitaires avec toutes les forces politiques qui entendent se situer en opposition au gouvernement, à la droite et à l’extrême droite et rejettent toute forme de nationalisme ou de souverainisme.
Nous pensons qu’elles doivent être l’occasion d’avancer dans le même sens pour porter les exigences du monde du travail, se faire l’écho de ses luttes, résistances et aspirations pour faire entendre une politique clairement indépendante des partis de la majorité gouvernementale qu’ils participent ou non au gouvernement Valls. Elles peuvent être l’occasion d’avancer dans le sens de la construction d’une opposition de gauche, ouvrière et populaire, au gouvernement Valls-Hollande ; de faire entendre des voix en rupture avec les partis institutionnels, le PS et l’UMP, qui ont mis en place l’Europe du chômage et de l’austérité, l’Europe de la troïka, du TSCG initié par Sarkozy et mis en place par Hollande, des voix en rupture avec le monde des politiciens rejetés par l’abstention très souvent majoritaire dans les quartiers et les cités populaires, en rupture avec cette Europe qui menace les droits des femmes, flattent les préjugés racistes contre les Rroms et les immigrés.
Nous voulons rassembler celles et ceux qui refusent leur Europe forteresse qui dresse des barbelés contre ceux qui fuient la misère et les guerres dont les grandes puissances occidentales, la France en particulier, portent une lourde responsabilité, pour défendre la régularisation de tous les sans-papiers et le retrait des troupes françaises d’Afrique.
Nous voulons rassembler celles et ceux qui combattent les forces d’extrême-droite qui prétendent que le repli national, le nationalisme, la xénophobie puissent être une solution à la crise de l’Union européenne des capitalistes.
Nous voulons rassembler celles et ceux qui s’opposent aux diktats de l’Union Européenne. Pour contrer la finance et les multinationales dont les Etats et les gouvernements défendent les privilèges.
La crise de l’Union Européenne est liée à la crise du capitalisme. Elle ne se résoudra pas dans le cadre du repli national.
Ce qui est à l’ordre du jour, c’est la convergence des luttes des peuples révoltés contre les politiques d’austérité, pour aboutir à un processus constituant permettant aux peuples de décider des modalités de leur coopération.
Cela suppose d’annuler la dette, cette rente scandaleuse que les Etats garantissent aux financiers en volant l’argent et les richesses produites par les salariés ; de créer un monopole public bancaire permettant de financer l’économie afin qu’elle permette de satisfaire les besoins matériels, écologiques, culturelles de la population ; d’en finir avec le chômage en partageant le travail existant entre toutes et tous ; de garantir un salaire et des pensions décentes.
Nous voulons nous rassembler contre les politiques d’austérité pour une autre Europe. Une Europe de la solidarité et de la coopération des travailleurs et des peuples. C’est la seule façon d’enrayer la régression sociale et politique provoquée par la politique de la gauche libérale en continuité de celle de la droite, c’est la seule façon de barrer la route à l’extrême-droite qui partout en Europe progresse et menace.
C’est pourquoi nous nous tournons à nouveau vers vous. Le NPA sera présent, en fonction de ses forces, dans cette bataille des élections européennes. Mais nous sommes disponibles à discuter des possibilités d’avancer ensemble. Le temps nous est compté, nous le savons, mais la gravité de la situation pour les travailleurs et les classes populaires exigent peut-être de nous que nous soyons en mesure de prendre ensemble des initiatives comme nous avons, pour la plupart d’entre nous, réussi à le faire pour la manifestation du 12 avril.
Le Conseil Politique National du NPA
Montreuil, le lundi 7 avril 2014