Ford n’a pas attendu le terme du délai (17 décembre) pour faire tomber le couperet : la multinationale qui a fait des milliards de profits l’année dernière, refuse le plan de reprise par Punch qui maintenait 400 emplois dans l’usine de Blanquefort. Elle veut liquider cette usine qui lui résiste et la défie depuis 10 ans.
Au-delà de l’enjeu économique, pour Ford c’est devenu une question politique : Ford a décidé d’aller au bout d’une décision prise il y a 10 ans, cette usine doit disparaître comme si elle était devenu un cauchemar. Et tant pis si en plus des 870 emplois de l’usine, ce sont 3 000 emplois induits qui disparaissent.
Les pouvoirs publics sont ulcérés, le gouvernement et son ministre de l’Économie en tête crient à la « trahison » et dénonce le refus méprisant avec lequel Ford traite l’État français en refusant de lui répondre au téléphone depuis 3 jours. Ce qui est vrai.
Mais le scandale c’est sans doute aussi des pouvoirs publics (État, collectivités locales) qui ont déversé des millions d’euros d’argent public à Ford depuis son installation en 1974 et sont aujourd’hui dépassés et condamnés à déplorer une décision qui révèle leur impuissance.
Mais cette impuissance est le résultat de vieux choix politiques qui consistent à laisser faire les multinationales, à donner une totale liberté aux capitalistes. C’est tellement facile de fermer une usine et de licencier, que Ford y va très franchement et sans complexe.
Au vu des millions d’argent public et de profits réalisés sur le travail des salariéEs depuis plus de 40 ans, cette usine devrait être réquisitionnée et considérée comme un bien public, à gérer par celles et ceux qui y travaillent.
Le NPA adresse toute sa solidarité aux salariéEs et soutiendra toutes les initiatives qu’ils et elles prendront dans les semaines qui viennent pour tenter d’empêcher Ford de mettre sa décision en œuvre.
Montreuil, le 13 décembre 2018.