A l’heure où plusieurs collectivités publiques du département vont devoir délibérer sur le mode de gestion du service de l’eau (distribution et assainissement) du fait de l’arrivée à échéance des délais de concession fixés par la loi 2 février 1995, il est pertinent d’évoquer la façon dont les grands groupes industriels privés, délégataires de la pluspart des services, (mal)gèrent les installations techniques, générant ainsi des fuites considérables, sans respect pour la ressource.
Lire ci dessous, un texte de la Commission Ecologie du NPA, paru dans l’Anticapitaliste du 4/12/2014.
voila qui rejoint les combats menés, notamment dans la région malouine par le collectif de l’eau et l’association Osons !, pour une nouvelle tarification de l’eau à Saint-Malo et le retour en régie publique de plusieurs services de distribution d’eau potable et d’assainissemnt.
75 % des collectivités françaises ont vendu leur service de distribution et d’assainissement de l’eau aux trois groupes industriels privés, Veolia, Suez et Saur, qui se partagent le marché en bonne entente. Leur première préoccupation est le remplissage du portefeuille des actionnaires, pas l’amélioration du service, de la qualité de l’eau produite et de sa distribution.
Ainsi, selon le rapport 2014 de l’Observatoire des services publics d’eau et d’assainissement (Onema), « un milliard de mètres cubes de fuites d’eau par an dans les réseaux d’eau potable, soit 20 % de l’eau traitée et mise en distribution, est perdu ». Ces pertes sont dues au mauvais entretien et au renouvellement insuffisant des canalisations.
En recul dans les années 2009-2011, le renouvellement des canalisations s’annonce encore en baisse en 2014, d’après Alain Grizaud, le représentant des entreprises de canalisation (Les Échos du 21 novembre 2014). Qu’importe pour les multinationales, puisque ce sont les consommateurs qui paient !
Qui doit payer ?
En effet, produire de l’eau revient moins cher aux firmes que d’investir pour éviter les fuites... car l’eau perdue est facturée aux consommateurs. Les gestionnaires privés, qui réduisent au maximum les travaux sur les réseaux pour faire plus de profits, sont responsables des fuites : ils devraient donc les payer. Les éluEs qui leur ont délégué l’eau n’ont aucun moyen de contrôler si le remplacement des canalisations, inscrit dans leurs contrats, est bien effectué.
Pour Alain Grizaud, il faut « porter le taux de renouvellement du réseau de 0,6 % à 1,5 %. Les agences de l’eau pourraient par exemple accroître leur effort financier, elles en ont les moyens ». De la même façon, Philippe Maillard, président de la Fédération professionnelle des entreprises de l’eau (FPEE), préconise d’investir dans le secteur de l’eau de la même manière qu’on relance l’emploi dans le BTP avec les autoroutes. Autrement dit, c’est l’argent public qui doit financer les travaux alors que les concessionnaires privés encaissent nos factures !
Le NPA défend le retour dans le service public des services de l’eau. Les bénéfices générés seront ainsi réinvestis dans le service même, dans l’amélioration des conditions de travail des salariéEs et la baisse des factures. C’est la seule manière de préserver la ressource en eau qui ne peut être une marchandise, d’assurer une qualité au service, et d’exercer un vrai contrôle.
Commission nationale écologie