Alors que sur les 149 députés de Syriza, 32 ont voté ce 13 août contre le 3ème mémorandum, 11 se sont abstenus, et 1 était absent et que Tsipras va demander un vote de confiance dans quelques jours car son gouvernement n’a pas obtenu - sur ce vote - les 120 voix nécessaires constitutionnellement ..., l’implosion du parti Syriza paraît plus que probable.
Parallèlement, la résistance et la recomposition politique à gauche - sur la base et en respect du NON au référendum du 5 juillet - semblent se mettre en marche comme en témoignent plusieurs signes...ceci dans la perspective de futures élections.
Déclaration du SEK (Parti Socialiste Ouvrier, composante d’Antarsya) ; communiqué publié par Stathis Kouvelakis (membre de la Plateforme de Gauche de Syriza)., Constitution d’un front anti austérité
Déclaration du SEK (Parti Socialiste Ouvrier, composante d’Antarsya)
Les tentatives du gouvernement de Tsipras à embellir le nouveau mémorandum, qu’il essaye de faire voter rapidement au Parlement pendant les vacances du mois d’Août, ne peuvent provoquer que de la colère. Il ne s’agit pas d’un "accord d’ajustement en douceur", mais d’une nouvelle tentative brutale d’imposer les attaques contre la classe ouvrière que les gouvernements PASOK-ND ont échoué à passer. Rien que le fait que la propagande gouvernementale compare aujourd’hui ses mesures avec celles que Samaras préparait est une honte pour le parti qui se définissait comme une gauche radicale.
Le nouveau mémorandum met en avant des coupes des salaires et des pensions généralisées avec mille et une façons (coupes horizontales, hausses des charges, impôts indirectes, une nouvelle attaque aux conventions collectives).En plus il offre des nouveaux capitaux aux banquiers tout en favorisant la saisie des propriétés et des épargnes, il accélère les privatisations et la "libéralisation du marché et des métiers ". Il poursuit le démantèlement des services de santé sociale, de l’éducation et de l’aide sociale au nom des "excédents primaires". Il perpétue le fardeau d’une dette qui ne peut pas être remboursée et qui a été créée par les capitalistes et leur entrelacement avec les banques pour lequel les travailleurs n’ont aucune responsabilité.
A cause de ce caractère de classe du nouveau mémorandum, le gouvernement copie les tactiques antidémocratiques de ses prédécesseurs avec lesquels maintenant il vote au Parlement. Le déclin antidémocratique du gouvernement afin d’ imposer les ultimatums du "quartet" UE-FMI-BCE-MES est complété par le retour de la Police aux pratiques familières de répression des manifestants et par les outrages racistes contre les migrants et les réfugiés qui doivent affronter les murs de l’Europe Forteresse.
Le mouvement ouvrier a derrière lui des années de lutte contre ce mélange d’austérité et de répression raciste "d’inspiration européenne". Avec ses luttes, il a démoli le gouvernement de Samaras et Venizélos et a donné non pas une mais deux opportunités à SYRIZA (le 25 Janvier et le 5 Juillet) pour qu’il puisse prouver qui il est prêt et capable de servir les intérêts des travailleurs. Ce mouvement est la force qui peut garantir que le troisième mémorandum et ses gestionnaires auront le même sort que leurs prédécesseurs.
Le rassemblement appelé par ADEDY (Syndicat de travailleurs du secteur publique) et soutenu par ANTARSYA le Jeudi 13 Août, au moment où la séance plénière du Parlement discutera le nouveau mémorandum est un pas dans cette direction. Nous appelons toutes les forces de la gauche à soutenir de la manière la plus active les luttes contre la nouvelle attaque mémorandaire et le gouvernement qui l’applique. Nous appelons tous les militants et militantes du mouvement ouvrier à tirer leurs conclusions du parcours jusqu’à présent et à se joindre à nous dans la lutte pour le renversement anticapitaliste, pour une société où les ouvriers eux mêmes auront le contrôle de ce qu’ils produisent
communiqué publié par Stathis Kouvelakis (membre de la Plateforme de Gauche de Syriza) : source : https://www.facebook.com/stathis.kouvelakis/posts/10153448320455470
Les derniers développements à Athènes sont dramatiques et leur rythme s’accélère. Dans les prochaines heures, le parlement grec va voter le nouveau et troisième mémorandum conclu entre le gouvernement Syriza et les "Européens", selon la procédure désormais habituelle d’un "débat" d’un seul jour (et d’une seule nuit...). Les députés de la Plateforme de Gauche de Syriza ont d’ores et déjà annoncé qu’ils voteront Non, et le nombre d’autres députés Syriza qui feront de même reste inconnu. Parmi eux se trouvera certainement Zoé Kostantopoulou, la présidente du parlement grec qui mène actuellement une bataille désespérée pour sauvegarder un minimum de procédures de débat parlementaire à respecter. Son attitude a déclenché une puissante attaque médiatique soutenue ouvertement par des membres du gouvernement et des députés pro-gouvernement de Syriza.
Un autre développement majeur a été l’appel lancé aujourd’hui pour une mobilisation populaire et la constitution de comités contre le mémorandum à travers le pays, par les dirigeants de la Plateforme de Gauche de Syriza (Panagiotis Lafazanis du "Courant de Gauche" et Antonis Davanelos du DEA/"Red Network") et des personnalités de douze autres organisations de la gauche radicale grecque. Parmi celles-ci, deux sont des groupes fondateurs d’Antarsya. Ceci est considéré comme la première étape officielle vers la constitution d’un nouveau front politique qui regroupera une large palette de forces de la gauche radicale en opposition avec le mémorandum et la volte-face néolibérale du gouvernement Syriza.
Le mémorandum sera certainement voté par une large majorité au parlement, grâce au soutien des partis de droite et de centre-droit. Cependant, il est également très probable que le gouvernement perdra des soutiens parmi son propre groupe parlementaire et appellera à de nouvelles élections d’ici un mois. La principale motivation de ce rebondissement inédit est d’empêcher l’opposition bourgeonnante de gauche de s’organiser et aussi de tenir ces élections avant que l’impact concret des nouvelles mesures d’austérité ne commence à frapper. Quoi qu’il en soit, ces élections seront le premier test du nouveau front anti-austérité qui se cristallise autour de la Plateforme de Gauche. Les prochains jours seront cruciaux.
Non au nouveau Mémorandum
Appel à la lutte et à la mobilisation à travers le pays
Les soussignés, qui représentent un large éventail de forces et d’organisations de la gauche, rejettent le troisième mémorandum présenté aujourd’hui au Parlement et appellent à de grandes luttes unitaires pour annuler tous les mémorandums et imposer une nouvelle orientation progressiste pour le pays.
La signature d’un nouveau mémorandum par un gouvernement qui a été élu pour abolir les deux précédents équivaut à une catastrophe majeure pour le peuple grec et la démocratie. Le nouveau mémorandum signifie encore plus d’austérité, la restriction des droits des citoyens et la perpétuation du régime de tutelle imposé au pays. Le nouveau mémorandum est un renversement complet du mandat du peuple grec qui, lors du référendum du 5 juillet, a rejeté dans leur intégralité les politiques néolibérales d’austérité et de dépendance néocoloniale.
Tout au long des cinq dernières années, le peuple s’est opposé par tous les moyens possibles à la peur et au chantage et a lutté pour une Grèce souveraine, démocratique, reconstruite, juste et indépendante. Comme ce fut le cas pour les précédents, ce mémorandum doit trouver en face de lui la résistance le plus large d’une société cohésive et déterminée. Nous continuerons dans la voie du 5 juillet jusqu’à la fin, jusqu’à ce qu’au renversement de la politique de mémorandums, avec une solution de rechange pour le lendemain, pour la démocratie et la justice sociale en Grèce.
La lutte contre le nouveau mémorandum commence maintenant, avec la mobilisation du peuple dans tous les coins du pays. Pour développer et gagner ce combat, il est nécessaire de mettre en place une organisation populaire à tous les niveaux et dans tous les domaines sociaux.
Nous appelons à la constitution d’un vaste mouvement politique et social dans l’ensemble du pays et à la création de comités de lutte contre le nouveau mémorandum, contre l’austérité et contre la mise sous tutelle du pays.
Ce sera un mouvement unitaire à la hauteur des aspirations du peuple à la démocratie et à la justice sociale.
La lutte qui a conduit à la victoire du « non » le 5 juillet se poursuit et va gagner !
Jeudi, le 13 août 2015
Panagiotis Lafazanis (Left Platform – Left Current)
Alekos Vernardakis (Communist Renewal)
Nikos Galanis (Leftwing Intervention)
Dimitris Kavouras (Communist Organization Reconstruction)
Kaltsonis Dimitris (Association Yannis Kordatos)
Panagiotis Mantas (DIKKI – Socialist Left)
Anthonis Davanelos (Left Platform –DEA)
Andreas Pagiatsos (Xekinima)
Spyros Sakellaropoulos (ARAN – Left Recomposition)
Dimitris Sarafianos (ARAS – Leftwing Anticapitalist Regroupment)
Maria Souani (Workers Struggle)
Themis Tzimas (Former member of PASOK National Council)
Lambros Heetas (Initiative of the 1000)
• Xekinima is the Greek section of the CWI
• The Communist Organization Reconstruction and the Association Yanis Kordatos are regroupments of former KKE (Greek CP) activists
• Workers Struggle is a network of activists who are still in their majority members of the KKE
• DIKKI –Socialist Left is a regroupment of former PASOK activists that was part of the Syriza coalition