Les commémorations officielles du déclenchement de la guerre 1914-1918 vont vraisemblablement nous présenter un pays soudé et un peuple unanimement déterminé à faire face à l’agression allemande....
Certes, les historiens s’accordent à dire qu’il n’y a pas eu à l’été 1914 une réelle opposition populaire à la mobilisation et la guerre.
Pourtant, le mouvement ouvrier, y compris en Bretagne et en Ille & Vilaine (1), avait fait du pacifisme et de la lutte contre le militarisme un axe majeur de sa politique.

Mais c’était sans compter sur la fragilité des convictions pacifistes et de classe de la grande majorité des dirigeants du parti socialiste et de la CGT. En l’espace de quelques semaines, alors que toutes les résolutions de leurs congrès proclamaient avec force leur opposition à la guerre et préconisaient le déclenchement d’une gréve générale ouvrière simultanée dans tous les pays intéressés, ceux-ci renièrent leurs engagements pour se mettre au service du patriotisme le plus flamboyant. A telle enseigne que certains dirigeants rentreront au gouvernement (Jules GUESDE, Marcel SEMBAT) ou seront intégrés - d’une manière ou d’une autre - à l’appareil d’état (Léon JOUHAUX...).

Aujourd’hui, les sociaux-démocrates au pouvoir taisent la réalité de la trahison de leurs prédécesseurs français et de l’internationale socialiste et préfèrent surfer sur les positions pacifistes de Jean JAURES. L’assassinat de ce dirigeant majeur de la sociale-démocratie française, le 31 juillet 1914, ne permet pas de dire si, lui vivant, le cours de l’histoire aurait pu être changé...Il n’en reste pas moins que la sociale-démocratie européenne - à l’exception des Lénine, Liebknecht, R. Luxembourg....- a alors franchi le Rubicon faisant passer les intérêts des classes populaires derrière ceux des états bourgeois/aristocratiques et des impérialismes européens.

N’y a-t-il pas là une certaine permanence avec ce que nous vivons (et subissons) aujourd’hui de la part de ceux qui se réclament de la social-démocratie ? Forts en gueule sur les tribunes, mais véritables carpettes devant le grand patronat et la finance internationale.....