Quand les lycéenNEs se mobilisent pour réclamer d’étudier en toute sécurité on les réprime sauvagement et on envisage de les priver des seulEs professionnelLEs de santé qu’iels peuvent consulter librement et gratuitement, les infirmierEs scolaires.

En effet le gouvernement envisage de déployer un million de tests antigéniques pour les personnels de l’éducation nationale (bonne idée, les syndicats les réclament d’ailleurs depuis le 11 mai !) et de les faire réaliser par… les infirmierEs scolaires.

En pleine crise sanitaire, comme si la mise en œuvre des protocoles, le tracing, l’accueil des élèves qui ont vécu le confinement, la crise sanitaire, la crise sociale et leur lot d’angoisses, d’abus, de maltraitances, de harcèlement, de violences, et de conduites à risque ne nécessitaient pas au contraire l’embauche massive d’infirmierEs pour qu’il y en ait au moins unE, à temps plein, par établissement.

On a compris, la santé des élèves passera au second plan.

Les infirmièrEs scolaires ont dû se battre depuis le début de la crise sanitaire pour obtenir des masques, va-t-on leur trouver du jour au lendemain des masques FFP2, des surblouses, des charlottes ? L’argent magique arrive ? Les agentEs peinent (euphémisme, en vrai, les agentEs ne peuvent pas) à assurer l’entretien des locaux tel que définit dans les fameux fumeux protocoles sanitaires mais iels vont en plus désinfecter systématiquement les locaux pour effectuer ces tests ? À moins qu’on n’installe des barnums devant les établissements scolaires ? Mais plan vigipirate exige ce n’est pas possible, on n’installera rien devant les établissements. Pourtant ça aurait eu de la gueule d’installer des barnums plutôt que de rénover les locaux ! Ça aurait été disruptif, non ?

On va donc demander aux infirmièrEs scolaires de tester « sur la base du volontariat ». Toutes les semaines ? Tous les personnels ? Puis les élèves aussi ? Puis vacciner tout le monde ? Vaste fumisterie que d’oser parler de volontariat quand il s’agit de salariéEs. Depuis quand les salariéEs sont-iels volontaires ?

Est ce parce que les infirmierEs de l’EN sont à 96 % des femmes qu’on leur demande du jour au lendemain de laisser tomber leurs missions et d’en endosser d’autres ? Tiens, on n’a plus besoin de toi à la vaisselle, va donc étendre le linge ? Faut dire que les infirmierEs sont des personnes dévouéEs et bonnes…

D’ailleurs depuis le 5 Novembre les femmes travaillent pour rien, et le 6 novembre s’est tenu dans l’académie de Rennes un groupe de travail sur les indemnités des infirmièrEs scolaires, les infirmierEs d’internat ont obtenu une augmentation de 4,66 € par mois !...