Communiqué du Comité NPA du pays malouin, remis à la presse le 11/01/2017
Dans Ouest-France du 9 janvier, le maire de Saint-Malo donne son point de vue, à double titre, sur le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes.
Sur sa position en tant que maire de Saint-Malo, nous nous retrouvons en grande partie dans la réponse bienvenue que lui a faite l’élue municipale Mme LeTallec (Ouest-France du 10 janvier).
Il est en effet piquant que le maire de Saint-Malo se réclame, au nom de la démocratie, de l’application du référendum de Loire-Atlantique alors que lui-même se déclare opposé à la démocratie participative dans sa ville s’agissant des dossiers d’aménagement et d’urbanisme notamment.
Il est également juste de relever que le maire de Saint-Malo conditionne le développement industriel et touristique régional à la mise en place de ce projet, alors qu’aujourd’hui chacun mesure que le transport aérien n’est pas l’alpha et l’oméga du dynamisme économique et qu’en tout état de cause le grand ouest dispose d’ores et déjà d’un équipement en la matière loin d’être saturé (Nantes-Atlantique, Rennes, Angers, Pleurtuit…)..
Sur la question de l’avenir de la Zad (dans l’hypothèse d’un abandon du projet), nous partageons l’idée que les agriculteurs-ices ayant refusé de plier face à AGO-VINCI, puissent continuer de cultiver librement les terres dont ils-elles ont l’usage, recouvrir leurs droits et poursuivre leurs activités ; nous pensons que les nouveaux habitant-e-s venu-e-s occuper la Zad pour prendre part à la lutte puissent rester sur la zone, que ce qui s’est construit depuis 2007 dans le mouvement d’occupation en terme d’expérimentations agricoles hors cadres, d’habitat auto-construit ou d’habitat léger (cabanes, caravanes, yourtes, etc), de formes de vies et de luttes, puisse se maintenir et se poursuivre...De ce point de vue, nous ne considérons pas qu’il y ait deux types d’occupants sur la ZAD et nous défendons globalement toutes les formes de résistance et d’expérimentation politique qui se sont déroulées sur cette zone. En ce sens, nous pensons qu’on ne peut se contenter de l’abandon du projet d’aéroport en approuvant par anticipation l’évacuation par la force de certain.e.s occupant.e.s.
Sur la position du maire en tant que président de Saint-Malo-Agglomération et du Pays de Saint-Malo, exprimée en duo avec le délégué local de la Chambre de Commerce et d’Industrie, on ne peut que relever et son caractère volontairement clivant et politicien (vis-à-vis de celle du député de la circonscription) et son caractère mécaniste dénoncé plus haut. C’est en effet faire preuve d’idéologisme (libéral en l’occurrence) que d’affirmer de manière péremptoire que la construction d’un nouvel aéroport est « LA solution » unique « pour le développement du Grand Ouest ».
S’ajoute à cette argumentation extrêmement pauvre, une méconnaissance manifeste du dossier. Un exemple ? Le maire de Saint-Malo et son compère soutiennent que l’actuel aéroport de Nantes-Atlantique n’aurait pas le potentiel suffisant pour répondre aux nécessités du développement régional au motif de "son enclavement urbain, de sa position excentrée... ». Qu’ils aillent voir combien d’aéroports internationaux sont situés en zone urbaine ou en voie d’urbanisation, qu’ils aillent dire aux chefs d’entreprises vendéens que Nantes-Atlantique est "excentré"…
Non, ces prises de position du maire de Saint-Malo ne sont pas sérieuses. Il aurait mieux fait de s’abstenir plutôt que d’enfourcher ce discours idéologique.
Pour sa part, le comité du NPA du pays malouin, quelle que soit la décision gouvernementale, se prononce pour l’abandon de ce projet et contre toute tentative d’évacuation par la force de la Zad. Il participera à toute action organisée par le collectif local et appelle d’ores et déjà au rassemblement convoqué sur la Zad le 10 février prochain.