Communiqués du NPA
En 1996, Debré, ministre d’un gouvernement de droite parlait d’"humanité et de coeur" alors que la police utilisait une hache pour fracasser la porte de l’église St Bernard pour expulser les sans-papiers. Signe des temps, Valls et Cazeneuve parlent d’"humanité et fermeté" pour qualifier la même logique politique.
Le résultat est évident. Où est l’humanité quand des centaines de migrantEs sont actuellement harcelés violemment dans les rues de Paris dès qu’ils et elles cherchent un endroit pour dormir ? A la matraque se combinent les mensonges de la communication du gouvernement et de la mairie de Paris relayés hélas par certaines associations prétendant que des solutions d’hébergement avaient été trouvées.
Les différents échelons, gouvernement, préfecture, mairie de Paris ou mairies d’arrondissement se renvoient la balle pour refuser toute solution. Les moyens existent pourtant. Une étude vient d’être publiée révélant que l’Etat possède 11 millions de m² de logements vacants. La question n’est donc pas celle des moyens : les moyens sont actuellement utilisés pour déployer un dispositif policier démesuré... pour harceler les migrantEs et pour protéger les immeubles vides se trouvant dans le 18è et appartenant à la ville ou à l’Etat.
En Méditerrannée le gouvernement français a choisi la répression contre les migrants durcissant la politique qui a déjà conduit à des milliers de morts. Pour ceux et celles qui passent la même logique continue : ceux et celles ont réussi à survivre sont traités comme des animaux qu’on parque, qu’on chasse et qu’on harcèle.
Une seule politique serait humaine : nous exigeons que les migrantEs soient logéEs dans des conditions dignes qui leur permettent d’effectuer toutes les démarches nécessaires à leurs choix. Le NPA appelle donc à se mobiliser auprès des migrantEs pour mettre fin au harcèlement policier et imposer un hébergement décent. Aux côtés des migrantEs et sans-papiers nous exigeons la régularisation des sans-papiers et l’ouverture des frontières. Les seules solutions pour mettre fin à l’inhumanité et la répression.
Montreuil, le 7 juin 2015
Depuis l’occupation de la caserne de pompiers désaffectée du 10°arrondissement par les migrants on assiste de la part du pouvoir à une campagne dénonçant les manipulations d’organisations politiques notamment le Parti de gauche et le NPA qui seraient fauteurs de violence.
Le comble est atteint par une photo publiée sur le site du Parisien montrant une personne à terre se tenant l’œil, assisté par un policier. La légende « un policier a été sévèrement blessé à l’œil par une pierre ». Cette « info » est reprise sur tous les sites d’informations.
A trop vouloir prouver la prétendue violence des manifestants, ils se prennent les pieds dans le tapis. En fait de policier, il s’agit de Frédéric Vielle, militant du NPA, syndicaliste CGT, venu soutenir les migrants dans leur combat pour la reconnaissance de leurs droits. Il a de multiples fractures à la face et devra être opéré après la résorption de l’hématome.
La violence est clairement du côté de la police. Les agressions multiples contre les soutiens présents devant la caserne n’étaient absolument pas justifiées. Le pouvoir, une fois de plus tente de discréditer et faire taire la lutte des migrants et la solidarité par la manière forte.
Montreuil, le 12 juin 2015
Les migrants expulsés du boulevard de la Chapelle ont décidé hier soir d’occuper, rue Philippe de Girard dans le 10eme arrondissement, une ancienne caserne de pompiers, désaffectée. Ils se trouvaient pour la plupart sans solution d’hébergement et contraints de vivre dans la rue. Ils ont décidé de le faire parce qu’ils refusent d’être dispersés, qu’une partie seulement d’entre eux soit prise en charge par les pouvoirs publics.
A l’opposé des accusations de manipulation qui circulent dans les média, ils ont décidé, entre eux, hors de tout soutien, de gérer la négociation avec la mairie et la préfecture et d’accepter les nouvelles places d’hébergement qui leur ont été finalement proposées. C’est une victoire de leur détermination et de la solidarité qui s’est exprimée autours d’eux.
Les forces de police très présentes autour de la caserne ont déployées tout l’arsenal de la brutalité à leur disposition : gaz lacrymogène, bastonnade contre les soutiens présents. Résultat plusieurs blessés dont un grave touché à l’œil. Mairie et préfecture sont contraints d’apporter des réponses à la mobilisation alors que leur premier réflexe c’est la répression policière et la dispersion des migrants.
Le NPA apporte son soutien total aux migrants et exigent que la mairie de Paris et l’Etat assurent un hébergement décent à tous les exilés qui le demandent, et garantissent le droit d’asile sans restriction.
Montreuil, le 12 juin 2015---------