Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA) - Ille et Vilaine (35)
  • Militant-e-s fiché-e-s par l’extrême droite

    Au mois de décembre 2015 paraissait sur un site d’extrême droite breton une « note de renseignement » recensant une vingtaine de militant.e.s rennais.e.s en lien avec des associations de soutien aux migrant.e.s. Cette note est accompagnée d’un édito qui appelle à « repérer, identifier, détruire […] les derniers lépreux du gauchisme », ces lépreux étant avant tout « de maigres cohortes de pouilleux composés de marginaux édentés, de drogués, de SDFs en état d’ébriété avancé, de fonctionnaires petit-bourgeois, de lesbiennes hystériques et autres sodomites patentés ». La « note de renseignement » vise aussi à ficher « des éléments marxistes et apparentés en faveur de l’afro-islamisation de la Bretagne » et se définit comme « une première liste des activistes les plus engagés à Rennes ». Cette note comporte des photos, des éléments biographiques, pour certain.e.s assez précis.

    Ces pratiques des identitaires bretons se multiplient ces derniers temps et c’est une quarantaine de militant.e.s en Bretagne (Brest, Lannion, Quimper, St Malo, Rennes) qui sont désormais fiché.e.s, l’appel au meurtre étant assez clair pour certain.e.s. Si ce sont principalement des militant.e.s qui soutiennent les migrant-e-s qui sont visé.e.s, ce sont aussi des personnes participant aux réseaux féministes, LGBTI, syndicaux, d’extrême gauche, de gauche tant le fichage délirant et inquiétant de ce site est large.

    Nous nous sommes ainsi regroupé.e.s pour porter plainte collectivement contre le site et son éditeur pour injure, provocation à la commission de crimes et délits et traitement illicite de données nominatives. Mais au delà de la plainte c’est la réponse unitaire et politique que nous mettons en place qui permettra de mettre à jour ces pratiques des identitaires qui se multiplient en Bretagne comme partout en France.

    Ces pratiques ne sont pas des phénomènes isolés que nous devons prendre à la légère. Elles s’inscrivent dans un climat nauséabond de montée de l’extrême droite : en Bretagne les identitaires sont sortis dans la rue à Pontivy, Quimper, St Brieuc ces derniers mois parce qu’ils sentent que le climat leur est favorable. La montée électorale du FN, la diffusion de ses idées dans la société, la mise en œuvre de leur programme (déchéance de nationalité, chasse aux migrant.e.s...) par le gouvernement PS sont autant de signaux envoyés aux identitaires pour qu’ils pavoisent tranquillement dans les rues.

    Face à ces menaces et ces agissements notre réponse doit être à la hauteur : si nous devons défendre le plus unitairement possible les libertés démocratiques et dénoncer ces pratiques c’est surtout en continuant à se battre aux côtés des migrant.e.s, en réaffirmant nos solidarités internationalistes, en continuant à réclamer l’ouverture des frontières et en dénonçant systématiquement toutes les politiques liberticides misent en place par le gouvernement que nous combattrons efficacement l’extrême droite et ses idées.