En décembre, fraîchement nommée, Najat Vallaud-Belkacem annonçait la couleur : la refondation de l’éducation prioritaire, c’est arrêter de donner plus aux établissements des quartiers populaires. En mai, elle remet le couvert mais cette fois-ci, c’est spécifiquement le collège qui est visé.
Une attaque majeure contre le service public d’éducation
A droite comme à gauche, des parlementaires se sont insurgés contre la réforme. Mais leurs critiques portent sur quelques aspects (disparition du grec et du latin en tant que disciplines, des classes bilangues et européennes) qui masquent l’enjeu véritable de la réforme : l’autonomie et la mise en concurrence des établissements, le vol en éclats du cadre national des horaires, des programmes et des diplômes.
La ministre nous ment !
Najat Vallaud Belkacem a qualifié celles et ceux qui dénonçaient la réforme de « coalition des approximations, postures et conservatismes réunis ». Elle prétend que « L’accompagnement personnalisé et le travail en petits groupes seront renforcés ». Mais comment les 4000 postes promis à cet effet pourraient-ils y suffire alors qu’il y a plus de 7000 collèges en France ?
Même bluff sur la mise en place de la 2ème langue vivante en 5ème alors que les heures sont diminuées en 4è et 3è et que les classes bilangues ou européennes sont supprimées.
En réalité, le contenu de 20% des heures de cours sera défini au sein même des établissements. Ce temps auparavant dédié à l’enseignement des disciplines sera consacré à un « accompagnement personnalisé » (AP) ou aux « enseignements pratiques interdisciplinaires » (EPI). Ce sont donc près de 500 heures en moins sur l’ensemble de la scolarité d’un collégien.
À chaque collège son programme ?
En 6ème des enseignements scientifiques seront globalisés et les disciplines artistiques pourraient être enseignées sur un seul semestre.
De plus les horaires de cours de 5ème-4ème-3ème seront modulables localement sur le cycle, l’organisation des enseignements étant « fixée par le conseil d’administration » et remettant directement en cause la liberté pédagogique des enseignants
Autant de dispositifs qui permettront de supprimer des postes à droite et à gauche, de faire des économies budgétaires.
Stopper la politique du gouvernement, lui infliger une défaite !
On assiste donc à la mise en concurrence des établissements avec à la clef une explosion des inégalités entre les établissements et les élèves. Dans la continuité de la réforme des rythmes scolaires dans le premier degré et de la réforme Chatel dans les lycées..
Cette politique menace toute l’éducation nationale. Il faut la stopper !
Cela commence par en finir avec le piège des « concertations » avec le gouvernement dans lequel sont englués les syndicats.
Oui, les enseignants qui exigent le retrait de cette réforme ont raison.
La réussite de la grève intersyndicale du 19 mai est décisive. C’est seulement par leur propre mobilisation que les enseignants, mais aussi les parents d’élèves, pourront faire entendre leur voix, contre la propagande gouvernementale et les discours réactionnaires de l’UMP et du FN.
Non à la destruction du service public de l’Education !
Soutien à la grève du 19 mai.