Lundi 8 Février, en début de soirée, au tribunal correctionnel de Rennes, 3 jeunes militants de 23 à 28 ans ayant manifesté contre l’aéroport Notre Dame des Landes lors du Carnaval de samedi dernier à Rennes, ont été condamnés à de la prison ferme, après avoir été jugés en comparution immédiate.
Deux d’entre eux ont été condamnés à deux mois de prison ferme, et le troisième à sept mois de prison ferme. Ces peines démesurées ne sont autre que des condamnations politiques ayant pour but d’effrayer les manifestants et de « faire un exemple » selon le procureur, ce que le juge n’a pas démenti.
Les manifestants condamnés ont été interpellés non pour des délits, mais bien pour avoir simplement participé à une manifestation qui était autorisée. Leur condamnation repose uniquement sur l’accusation de rébellion face aux forces de l’ordre et non sur de quelconques violences ou dégradations préalables à leur interpellation.
Le procureur a demandé de 6 mois à 1 an de prison ferme pour chacun, dans le but de condamner les dégradations ayant eu lieu lors de la manifestation selon ses propres dires : « Un tel déferlement de violences nécessite une réponse, des sanctions dont il conviendra d’assurer l’effectivité », alors qu’il s’agissait de dégradations et de violences auxquelles les condamnés n’avaient pas pris part et pour lesquelles ils n’étaient pas jugés.
De plus, les images enregistrées par l’hélicoptère lors de la manifestation, ainsi que par les caméras de vidéosurveillance dont la ville est pourtant grassement pourvue, n’ont pas pu servir de preuve à charge dans ce dossier vide, où même les forces de l’ordre n’étaient pas certaines d’avoir vu les condamnés effectuer une quelconque infraction. Ils ont cependant souligné la supposée violence de la manifestation pour laquelle quelqu’un devait payer.
Mais les militants avaient déjà payé le prix fort : de nombreuses ecchymoses et plaies suite à des coups reçus après leur interpellation ont été vérifiées par un médecin lors de leur mise en examen.
L’audience s’est déroulée devant une salle comble : une cinquantaine de militant-e-s, mais aussi de nombreux membres de la BAC qui ont poussé vers la sortie les soutiens des inculpés alors que le procès s’achevait tout juste.
Les militants condamnés ont été placés sous mandat de dépôt, ils ont donc rejoint dès hier soir la prison de Vezin-Le-Coquet.
Justice à sens unique, qui valorise la répression policière et l’usage d’armes visant à mutiler les militants pour les empêcher de manifester (gazage, matraquage, lacrymogène, flashball et LBD...) mais qui condamne des militants pour avoir simplement manifesté contre un grand projet inutile.
Pour toutes ces raisons, nous exigeons la libération immédiate des trois camarades condamnés et incarcérés injustement.