L’objectif de la journée du mardi 18 novembre était de ne pas laisser la mobilisation précédente du 23 septembre sans suite. Avec un millier de manifestantEs à Paris, le pari est tenu malgré les difficultés de mobilisation que l’on rencontre dans tous les secteurs et à l’approche des élections professionnelles dans la fonction publique.
Les secteurs représentés étaient un peu différents de ceux présents le 23 septembre. Toujours une présence plus fortes des régions que de l’Île-de-France : Lyon, Rouen, Le Havre, Toulouse, Vire, Bordeaux, Caen, Tours, Besançon, Rennes, l’Ille-et-Vilaine, avec des délégations plus importantes là où il y a des mobilisations locales, notamment Toulouse et Caen. Le plus significatif est l’élargissement aux secteurs social et médico-social déjà représentés en septembre mais dont la mobilisation s’inscrit dans la durée.
Côté syndical, l’obstruction faite par la fédération CGT continue de plomber la mobilisation, notamment en région parisienne. De ce fait, la couleur syndicale dominante est celle de Solidaires. Côté usagers, le collectif Notre santé en danger et la coordination des comités de défense des hôpitaux maintiennent leur présence, là aussi à partir des villes les plus mobilisées.
Au total, la force et l’originalité de ces mobilisations, c’est de reposer sur une structure, la Convergence des hôpitaux en lutte contre l’hôstérité qui combine une grande détermination dans les modes d’action et les mots d’ordre, avec une volonté de fonctionnement démocratique.
Construire pour durer
Tels étaient aussi les enjeux de l’assemblée générale qui s’est tenue dans la foulée. Près de 200 personnes venues des établissements hospitaliers publics et privés, et du secteur médicosocial, se sont retrouvés pour débattre des suites à donner.
L’accord s’est fait sans difficulté autour de l’idée d’inscrire les mobilisations dans la durée. Mais cela ne peut se faire qu’en maintenant, en renforçant les liens avec les mobilisations existantes. Dans ce secteur comme dans beaucoup d’autres, c’est souvent l’isolement des luttes, leur décalage dans le temps qui rend les succès difficiles, provisoires. La répétition des initiatives centrales parisiennes n’est pas toujours perçue comme susceptible d’être la plus efficace.
D’où l’idée de construire une prochaine initiative de manière décentralisée, en direction des Agences régionales de santé. L’autre piste est de mettre en commun des dates de mobilisation sur le mode des Mardis de la colère de Toulouse. Décentralisation géographique mais centralisation dans le temps. Par ailleurs, la prochaine manifestation du 5 janvier 2015 des directeurs des établissements privés pourrait donner l’occasion de faire connaître notre colère à ceux qui trouvent que le gouvernement ne leur en donne pas encore assez...
Pour mettre en œuvre ces initiatives, il est nécessaire d’avancer dans la structuration de la Convergence. Construire des liens durables entre le privé et le public, les usagers et le secteur du médico-social, s’appuyer sur les secteurs mobilisés, trouver un équilibre dans le fonctionnement et les mobilisations entre la région parisienne et les autres régions, autant de sujets de débats pour la prochaine assemblée générale qui se tiendra à Tours fin janvier.
Robert Pelletier et les correspondantEs du NPA