En Iran, depuis le jeudi 28 décembre, de jour comme de nuit, des travailleurEs, des chômeurEs, dont nombre de jeunes et de femmes, descendent dans la rue. Ce mouvement touche les petites comme les grandes villes, dont la capitale Téhéran.
Les manifestantEs protestent contre les difficultés économiques dont le chômage et la vie chère, mais aussi contre la corruption et l’absence de liberté. Une contestation inédite depuis des années, qui remet en cause le pouvoir en place.
Il s’agit en effet des plus importantes manifestations depuis le mouvement de contestation contre la réélection frauduleuse de l’ex-président ultraconservateur Mahmoud Ahmadinejad en 2009. Ces mobilisations avaient été violemment réprimées.
Cette fois-ci, les racines de la colère sont avant tout économiques et sociales. Depuis 2013, sous la présidence de Rouhani, qualifié de « modéré » par les médias, la contestation des couches populaires n’a cessé de s’étendre et de s’approfondir. La lutte sans relâche des travailleurEs et travailleuses a subi une répression acharnée : l’emprisonnement du syndicaliste Reza Shahabi en est un symbole mondialement connu.
L’abandon total des victimes des tremblements de terre récents ainsi que la corruption astronomique montrent le vrai visage du régime capitaliste et théocratique qui règne en Iran, et dont la fraction qui tient le pouvoir est un pivot essentiel.
Par sa mobilisation, le peuple iranien met en échec la stratégie de terreur qui est la seule « réponse » dont est capable le régime dictatorial de la République Islamique d’Iran.
Face aux justes aspirations économiques et démocratiques exprimées, le pouvoir montre les dents. Il menace d’écraser la résistance populaire dans un bain de sang, comme l’ont montré les 23 morts et les centaines d’arrestations lors de la répression des manifestations.
Le peuple iranien a besoin de notre solidarité. Le NPA apporte son soutien à toutes celles et ceux qui se battent en Iran pour la liberté, l’égalité et la justice sociale. Il exige la libération des centaines d’opposantEs détenuEs dans les geôles du gouvernement iranien.
La place centrale des revendications sociales, économiques et démocratiques dans la vague de contestation actuelle ne laisse pas le moindre doute sur la nature progressiste de ce mouvement. Il est du devoir de la gauche radicale et internationaliste d’apporter un soutien inconditionnel à ces mobilisations.
Montreuil, le 2 janvier 2018