Depuis 2010 la Grèce est soumise à une succession de politiques d’austérité sans équivalent dans l’histoire européenne.
Au terme de 9 ans de crise et 3 plans d’aides européens (289 milliards d’euros), le pays et sa population sont exsangues. Le coût humain et social de cette politique est payé par la population : 15 % de la population est tombée dans la grande pauvreté, le chômage frôle toujours les 20%, les salaires et les retraites ont baissé en moyenne de 35 %, les taxes ont augmenté, et en dépit des vagues de privatisations, la dette publique de l’Etat est toujours aussi élevée (185 % du PIB) !

Pour Noëlle Burgi, « la Grèce a été et reste le principal laboratoire d’une reconfiguration des politiques économiques et sociales sur le vieux continent, annonçant la remise en cause généralisée de l’Etat social ». Dans ses travaux, elle a démontré comment la succession de mesures imposées par l’Union européenne et le FMI, a démantelé méthodiquement le système de santé publique : réduction très conséquente des dépenses de santé, privatisation de services, tarification à l’activité, développement d’assurances et de services privés…Les dépenses de santé comme le financement des hôpitaux ont chuté de près de moitié en quelques années.

Ce qui s’est passé pour le système de santé en Grèce rappelle les outils mis en place en France depuis début 2000, responsables de la dégradation de notre système de santé, en particulier du service public hospitalier.

Une raison de plus de tirer le bilan des politiques européennes et de leur impact sur la santé des peuples.