Encore, une fois, un squat évacué à Rennes. Encore une fois, c’est la force qui a été utilisée puisque ce sont 80 CRS et membres du GIGN qui ont envahi le site occupé par le collectif d’artistes Arrete 23 ce mardi 26 juillet. Encore une fois, toute notion de respect était absente de cette opération puisque des artistes absents se sont vu jeter des affaires et des œuvres. Enfin, c’est encore une fois un lieu de solidarité, de création et d’échange qui est détruit.
Si l’occupation du lieu posait de si gros problèmes de sécurité, comment se fait-il qu’on ait laissé des dizaines de personnes y vivre depuis décembre 2010 ? Si c’est réellement le bien des occupants qui justifiait cette évacuation, comment se fait-il qu’aucun système de relogement n’ait été négocié avec eux par les pouvoirs publics ? Enfin, si comme l’affirme la SNCF, propriétaire des lieux, ils avaient besoin de ces locaux (pour les louer !), comment se fait-il qu’il ait fallu attendre que le site soit utilement occupé pour que l’entreprise se rende compte qu’elle en avait besoin ?
La richesse d’une ville comme Rennes vient bien plus de ces lieux de vie où des gens s’organisent eux-mêmes pour créer et partager que des projets urbains pharaoniques de la mairie. Mais voilà, justement, à Rennes comme ailleurs, il n’est pas supporté que des gens se prennent en main, que la culture et leur quotidien échappent aux institutions. De tels espaces autonomes ne cadrent pas avec la volonté de nettoyer la ville pour lui donner une image plus attractive pour les forces économiques, quitte à y étouffer toute vie. Cette évacuation brutale se situe dans le droit chemin de criminalisation de tout mode de vie alternatif, tracé par les diverses lois sécuritaires et notamment la récente LOPPSI 2.
Le NPA 35, condamne fermement cette expulsion qui fait suite à de nombreuses autres.
Le NPA 35 exige qu’un nouveau lieu soit mis à disposition du collectif Arrete 23.
Enfin, le NPA 35 soutient les initiatives de réappropriation de l’espace, de création de lieux de vie et de solidarité alternatifs.
©Photo : Jérémie Lusseau