Après le succès du 7, obtenir le retrait c’est possible !
Avec près de 3 millions de manifestants, la journée de grève et de manifestations du 7 septembre montre la force du rejet de la contre-réforme des retraites, le rejet des politiques d’inégalités et de destruction des droits sociaux, le rejet de Sarkozy et de son gouvernement. Ceux et celles qui étaient dans la rue, mais aussi tous ceux et celles qui ne l’étaient pas, ont conscience désormais qu’il est possible de faire reculer ce gouvernement, voire lui infliger une défaite.
Mais le gouvernement fait la sourde oreille. Les soi-disant nouvelles propositions annoncées par Sarkozy en Conseil des ministres ne changent rien sur le fond de la réforme, à savoir le report à 62 ans de l’âge légal de départ en retraite et à 67 ans l’âge de la retraite à taux plein sans la punition financière de la décote. Les déclarations du gouvernement et de l’UMP sur l’attention à l’égard des préoccupations et des sentiments des manifestants du 7 septembre ne sont que de la poudre aux yeux pour donner le change.
Dans la bouche d’Eric Woerth et du gouvernement, l’argument démographique de l’allongement de la durée de la vie revient en force.
À aucun moment, la possibilité d’une autre répartition des richesses pour financer les retraites n’est prise en compte, alors que le Comité d’orientation des retraites (COR) l’a chiffrée à 3 % et que chaque année, la part des profits se monte à 17 % du PIB. Alors oui, en prenant sur les profits, en créant des emplois, en augmentant les salaires, le financement des retraites peuvent être assuré.
Ces mesurettes montrent qu’il n’y a rien à négocier, rien à amender dans ce projet. Nous voulons son retrait pur et simple.
Ne rien lâcher !
Gagner, c’est possible car le gouvernement et Sarkozy n’ont jamais été aussi impopulaires. D’autant que ce gouvernement est totalement discrédité par l’affaire Woerth-Bettencourt. Pour autant, Sarkozy veut nous infliger une défaite décisive, pour pouvoir ensuite imposer le reste des politiques d’austérité. À l’image de ce qui se passe dans les autres pays européens. C’est la logique du « ça passe ou ça casse ».
Il faut donc continuer le mouvement. Notre chance de gagner, c’est notre capacité à provoquer, par la puissance de nos mobilisations, une véritable crise politique. De nouvelles mobilisations et manifestations, un mouvement d’ensemble, une grève prolongée sont nécessaires pour faire céder le gouvernement et obtenir le retrait de ce projet de loi injuste et inacceptable.
Les organisations syndicales appellent à faire du jeudi 23 septembre une grande journée de grèves et de manifestations. Pour celles et ceux qui espéraient une nouvelle journée nationale dès la semaine prochaine, c’est tard ! Mais, ce nouveau rendez-vous doit être encore plus important que le 7 septembre, tant en termes de taux de grévistes qu’en nombre de manifestants et, partout, la question de la reconduction doit être posée.
Le 15 septembre, jour du vote par les députés du projet de loi, il doit y avoir partout, dans toutes les villes, des actions qui montrent notre détermination.
Ce qui est à l’ordre du jour c’est la construction d’un climat de mobilisation permanente dans tout le pays, dans toutes les entreprises, dans tous les quartiers, dans la jeunesse, afin que le gouvernement le comprenne bien : On ne lâchera pas avant d’avoir obtenu le retrait !
Le 9 septembre 2010