Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA) - Ille et Vilaine (35)
  • [Revue de presse] - Le mensuel : Fin d’une mobilisation "historique" à PSA-La Janais

    Des centaines de salariés de PSA ont perturbé la production de la Peugeot 508 depuis jeudi soir. La CGT, à l’origine du mouvement, appelle, ce lundi, à reprendre le travail et évoque une "victoire" des salariés.

    C’est un mouvement historique, dans une usine peu habituée aux mouvements de grève. La fronde a commencé jeudi soir. 200 salariés ont débrayé pendant trois heures (de 17 h 30 à 20 h 30), à l’appel de la CGT.
    Quelques jours plus tôt, le 3 février, la direction célébrait la commercialisation de la nouvelle Peugeot 508, assemblée à l’usine de La Janais. Le syndicat crie au "ras-le-bol des mauvaises conditions de travail". La production de la nouvelle voiture a accéléré subitement les cadences de travail. Le syndicat évoque des salariés "usés", notamment par le sous-effectif issu des 1 750 suppressions de postes du plan social engagé ces dernières années. Et la CGT de réclamer une augmentation des salaires de 300 €.

    EMBAUCHES

    Le lendemain, vendredi, le mouvement fait tâche d’huile. FO, la CFTC et la CFDT ont rejoint le mouvement. 250 à 400 salariés débrayent toute la journée. Aucune 508 ne sort de La Janais. Du côté du SIA, syndicat réputé proche de la direction, c’est silence-radio.
    Dans la soirée, la direction entame des négociations. Elle accepte dans un premier temps d’abaisser le nombre de véhicules à produire de 48 à 46 par heure. FO se satisfait des revendications et revient vers les salariés en appelant à la reprise du travail. Remous dans les rangs. La direction fait un pas supplémentaire en promettant 63 embauches. Elle s’engage également à créer des groupes de "réactivité", des agents travaillant au plus près des ouvriers afin de repérer les problèmes et de les résoudre au plus vite.

    REMETTRE LE COUVERT

    Ce lundi matin, la CGT appelle encore à débrayer et réclame, désormais, 300 embauches. La CFDT et la CFTC lâchent le mouvement. Dans la journée, les cégétistes négocient avec la direction. Elle leur accorde non pas 63, mais 69 embauches. A ajouter aux promesses déjà annoncées vendredi soir. La production de la 508 reprend donc. Mais la CGT affirme que "les salariés resteront vigilants sur les engagements de la direction et n’hésiteront pas à remettre le couvert s’ils ne sont pas tenus". La CFE-CGC, représentée à hauteur de 42% chez les cadres, affirme que "les agents de maîtrise et techniciens souffrent eux aussi d’emplois du temps "démentiels" et d’obligations administratives aussi nombreuses que cosmétiques."
    Débrayages et grèves sont extrêmement rares à la Janais. "En trente ans, je n’ai jamais vu ça", jure Loïc Pottier de la CFTC. La CGT a occasionnellement appelé à des mobilisations, mais elles n’ont jamais mobilisé autant de salariés.
    "Après des années et des années de pression et de peur, les salariés ont relevé la tête", se félicite la CGT dans un communiqué. Depuis les élections professionnelles de septembre, cette dernière est devenue le premier syndicat dans l’entreprise (34%), devant le SIA (32%), syndicat héritier de la CFT et du CSL, créés, par la direction.

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    Voir en ligne : L’article du Mensuel de Rennes