Le 1er janvier, tous les employeurs du secteur privé devront obligatoirement faire bénéficier leurs salariés d’un contrat collectif de "complémentaire santé" et en financer au moins la moitié. Celle ci couvrira une partie des soins non remboursés par la Sécurité sociale.Est ce vraiment une bonne nouvelle pour toutes celles et ceux, qui, de plus en plus nombreux renoncent à des soins pour des raisons financières ?
Cette mesure ne concerne que 400 000 personnes sur les 2,5 millions qui ne disposent pas d’une mutuelle, mais rien ne changera pour tous les autres, jeunes, étudiants, salariés du secteur public, personnes exclues ou ne pouvant accéder à la complémentaire.
Ces contrats collectifs, souvent négociés à minima, et dont le coût risque d’augmenter très vite, laisseront à la charge du salarié une partie parfois très importante des soins. A l’arrivée la facture restera salée !
Quand le salarié partira en retraite, l’aide de l’entreprise disparaîtra. Alors que ses revenus baisseront, son assurance santé augmentera considérablement.
Mais là n’est pas l’essentiel : la complémentaire santé obligatoire c’est d’abord un nouveau pas dans le remplacement de la Sécurité sociale par des assurances pour accéder aux soins.
La Sécurité sociale, victime des politiques d’austérité, des exonérations de cotisations sociales pour les employeurs (60 Milliards par an) ne couvre plus, désormais que 54% des soins hors hôpital. C’est dans cette brèche que s’engouffre les sociétés d’assurances et des mutuelles chaque jour moins "mutualistes". La généralisation de la complémentaire santé est un nouveau pas vers un système "à l’américaine", ou l’on ne se soigne pas en fonction de ses besoins, mais de ses possibilités offertes par son contrat d’assurances et du "risque" que l’on représente.
Notre solution est à l’exact opposé : une Sécurité sociale qui couvre à 100% l’ensemble des soins pour toutes et tous, et financée par les cotisations versées par les employeurs. Mais cela suppose le combat sans concession pour la rupture avec les politiques d’austérité menée par ce gouvernement, comme ceux qui l’ont précédé.
Montreuil, le 30 décembre 2015