Au soir du 1er tour des départementales, Valls se félicite en fumant le cigare que le FN ne soit plus le premier parti (comme cela était le cas aux élections européennes), mais seulement le deuxième, et on utilise la méthode Coué pour démontrer que le PS résiste bien. Bref, tout est fait pour relativiser la raclée électorale monumentale du PS et la rupture entre la majorité de la population et les partis institutionnels qui se manifeste par une abstention de près de 50% et bien plus dans les quartiers populaires.
Raclée du PS...
Les résultats du premier tour de ces élections départementales sont pour le PS très mauvais, n’arrivant qu’en troisième position : ses candidats ont été éliminés dans plus de 500 cantons dès le 1er tour, et il risque au soir du second tour de perdre entre 30 et 40 départements. Face à cet échec, les différents ténors du PS, « frondeurs » ou non, ont tous la même explication : c’est la faute à « la division de la gauche ». Non, quoiqu’on pense des petits calculs des uns et des autres, cette nouvelle raclée électorale est due à la politique soumise au Medef que Hollande mène depuis trois ans. C’est cette politique qui consiste à favoriser les intérêts du Medef, détruit les droits sociaux, amplifie le chômage et la précarité qui a été sanctionnée.
Un paysage bleu horizon... qui tourne au bleu marine
L’UMP et ses alliés centristes sont en tête dans plus de 40 % des cantons et ont remporté 110 cantons dès le premier tour : ils redeviennent ainsi la principale force d’opposition au PS. Cette victoire électorale de l’UMP est une véritable consécration pour Sarkozy, de nouveau remis sérieusement en selle pour 2017, avec un discours très ancré à droite et reprenant même des pans entiers du discours du FN. L’extrême droite arrive bien en seconde position... ce qui permet ainsi à tous de minimiser son inquiétante percée. Pourtant, son résultat, avec la présence de ses 8000 candidatEs, confirme un ancrage sur tout le territoire, et des perspectives possibles de développement militant dans bien des endroits où elle était jusque-là inexistante. Au soir du premier tour, le FN est en tête dans 343 cantons, obtenant déjà 8 éluEs.
Se mobiliser, regrouper
Face à cela, la seule réponse du gouvernement et de la gauche institutionnelle pour battre le FN est le « front républicain », c’est-à-dire de voter UMP quand celle-ci est face au FN. Un piège.
Mais face à la possible élection de membres du FN dans les conseils départementaux, il faut battre l’extrême droite dans les urnes quand un candidat de gauche lui est opposé.
Au-delà, pour s’opposer réellement au retour de l’UMP comme à la montée de l’extrême droite, il est indispensable de combattre la politique du gouvernement PS-Medef qui leur ouvre la voie. Les salariéEs et leurs organisations doivent retrouver le chemin des mobilisations. La journée de grève et de manifestation du 9 avril sera une étape importante dans le bras de fer avec ce gouvernement, en particulier pour défaire la loi Macron.
L’enjeu dans les semaines, les mois qui viennent, est de regrouper une opposition populaire unifiant tous les combats contre l’austérité, le chômage et le racisme. Il y a urgence.