Devant le risque de rejet de la loi Macron par les députéEs, Manuel Valls vient donc d’engager la responsabilité du gouvernement en utilisant le 49-3 pour faire passer sans vote cette loi entièrement favorable au patronat. Il est loin le temps où François Hollande considérait le 49.3 comme "une brutalité", un "déni de démocratie", " une manière de freiner ou d’empêcher le débat parlementaire ".
L’attaque sans précédent contre les droits des salariés s’accompagne donc d’un déni de démocratie par le gouvernement PS-MEDEF et tout cela avec le même baratin : « une loi favorable aux salariéEs », « une loi pour lutter contre le chômage ». Mais de qui se moque-t-on ?
Qui peut croire un seul instant que démolir les conventions collectives ou les possibilités de recours juridiques pour les salariés va faire baisser le chômage, permettre des embauches ? La vraie raison de cette loi est de réduire à presque rien les droits des salariéEs et de renforcer le pouvoir exorbitant du patronat. C’est un nouveau recul pour toute la société.
Ce coup de force montre une fois de plus que ce gouvernement est aux ordres du patronat et des plus riches. Seules nos mobilisations, nos luttes pourront les empêcher de nuire. Le projet doit désormais passer au Sénat, en avril.
Toutes les forces du mouvement ouvrier ont maintenant la responsabilité de construire une mobilisation unitaire et massive pour contraindre le gouvernement, à retirer son projet de loi, comme cela a été le cas pour le CPE de Villepin.
Montreuil, le 17 février 2015