Au deuxième tour des élections départementales, loin de reculer, l’abstention a augmenté en particulier dans les quartiers populaires (70,74% d’abstention dans un bureau de la Découverte à Saint-Malo !). Moins d’un électeur sur deux est allé voter, un désaveu cinglant de tous les grands partis.
Le PS perd plus de la moitié des départements qu’il dirigeait. La droite et Sarkozy raflent la mise avec plus des deux tiers des départements. Quant au Front National, avec 62 élus, il continue sa progression.
« Le cap sera maintenu »
Valls a bien été contraint de reconnaître son échec et la sanction mais pour aussitôt affirmer son intention de garder le poste et... le cap. Invoquant hypocritement la lutte pour l’emploi, il va continuer à diminuer le coût du travail, bloquer les salaires, alimenter le chômage, liquider les services publics... Il prétend se battre contre la montée du FN, mais continue la politique qui nourrit le désespoir et le mécontentement, terreau de la montée des idées et des forces réactionnaires d’autant qu’elle s’accompagne de discriminations et de mesures policières et autoritaires qui ne font que lui donner raison.
Des surenchères contre les travailleurs et la population
Sarkozy plastronne. Il peut dire merci au PS. L’alternance est en route, proclame-t-il. On change les hommes mais pas de politique. Comme le PS et Macron, il nous parle du manque de compétitivité de l’économie française qu’il faudrait libérer : supprimer les 35 heures, liquider le Code du travail, supprimer les seuils sociaux...
Le FN se présente comme le porte-parole des défavorisés, M. Le Pen se permet même de parler du « mépris de classe » de Valls. Mais elle défend les mêmes intérêts, ceux des patrons et des classes dominantes. Sa « préférence nationale » ne vise qu’à dresser les exploitéEs les unEs contre les autres.
Dans leur concurrence pour le pouvoir UMP et FN rivalisent de démagogie sur le même terrain. L’un et l’autre veulent dévoyer le mécontentement, diviser le camp des travailleurs, des classes populaires en flattant le racisme et la xénophobie.
Construire le 9 avril pour préparer les suites
Face à la droite et à l’extrême-droite, Valls et les dirigeants du PS veulent élargir leur majorité sans changer de politique. Il n’y a rien à attendre de ceux qui, depuis 2012, n’ont pas fait autre chose que la politique du MEDEF.
Face aux surenchères contre le monde du travail, les frondeurs du PS mendient un « nouveau contrat majoritaire ». Le Parti communiste ou Jean Luc Mélenchon appellent à une nouvelle alternative ou à refonder la République. Tous ont en ligne de mire les élections régionales de décembre prochain. De nouvelles élections dont les travailleurs et les classes populaires n’ont, une fois encore, rien à attendre.
Rien ne changera si, par en bas, nous ne reprenons pas l’offensive pour affronter le gouvernement et mettre en échec sa politique. Sur nos lieux de travail ou de vie ont lieu des mobilisations sur les salaires ou pour l’emploi, des résistances pour le droit au logement ou contre des projets inutiles et destructeurs... c’est là que se construit un nouveau rapport de force et que se prépare l’avenir.
Depuis des semaines les politiciens occupent la une. A nous de reprendre l’offensive en faisant de la journée de grève et de manifestation du 9 avril, le point de convergence de tous les mécontentements pour les salaires et contre le chômage, pour le retrait de la loi Macron et une étape importante dans la construction d’une opposition au gouvernement unifiant les combats contre l’austérité, le chômage et le racisme.