nous relayons ci dessous le communiqué de presse du 7 novembre 2017 du réseau SORTIR DU NUCLEAIRE
Suite à une présentation de RTE qui dresse un tableau fallacieux d’une réduction de la part du nucléaire prétendument incompatible avec les objectifs climatiques, Nicolas Hulot vient d’annoncer le report de l’échéance de 2025 pour réduire la part du nucléaire. Le Réseau “Sortir du nucléaire“ dénonce une mise en scène pour justifier un renoncement inacceptable.
En enterrant l’échéance de 2025 pour la réduction de la part du nucléaire, Nicolas Hulot a effectué un renoncement inacceptable. Sous couvert de « réalisme », le gouvernement cherche à dissimuler une absence de volonté de s’interposer face à EDF !
En pleine COP23, il est révoltant de voir la cause climatique instrumentalisée pour faire accepter un report de la fermeture de réacteurs nucléaires. Des scénarios étayés, comme celui de Négawatt, démontrent pourtant que la France peut sortir du nucléaire tout en atteignant ses objectifs climatiques. Cette séquence apparaît comme une mise en scène pour faire passer la pilule, d’autant plus que certaines hypothèses de RTE – filiale d’EDF par ailleurs – sont contestables, notamment sur les exportations d’électricité.
Invoquer la cause climatique pour retarder la fermeture de réacteurs est aussi inepte qu’hypocrite, au vu des investissements délirants consacrés à maintenir à flot l’industrie nucléaire et qui font cruellement défaut à la transition énergétique. Alors que le gouvernement a trouvé 4 milliards pour recapitaliser Areva, il demande en même temps aux territoires à énergie positive de se serrer la ceinture !
Reporter la fermeture de certains réacteurs revient à entériner les travaux de rafistolage extrêmement coûteux (de 100 à 250 milliards d’euros) destinés à prolonger le fonctionnement du parc nucléaire, qui engloutiront des sommes qui n’iront pas à la lutte contre le changement climatique.
Repousser la fermeture de réacteurs est gravissime, dans un contexte où les informations pleuvent sur l’état extrêmement dégradé du parc nucléaire et l’incapacité financière et organisationnelle d’EDF et Areva à maintenir en bon état leurs installations… et où l’Autorité de sûreté nucléaire démontre elle-même sa faible volonté de s’interposer.
Au vu de l’âge avancé des réacteurs français, ce report ne permettra absolument pas de se prémunir contre une défaillance brutale d’un grand nombre de réacteurs et contre les conséquences dramatiques d’un accident majeur.