Nous étions encore plusieurs dizaines, samedi 3 août, entre deux averses (!) sur l’esplanade Saint-Vincent à Saint-Malo pour marquer notre mobilisation constante (depuis 9 mois) avec la cause palestinienne.
Et comme d’habitude de belles rencontres, en particulier avec un jeune réfugié de Gaza...
Ci dessous le texte de l’intervention d’un camarade du NPA l’Anticapitaliste :
Nous vivons un moment particulièrement significatif de ce qu’est l’information et l’instillation de l’idéologie dominante dans la sphère publique : je le résume en 3 mots ce moment : détourner le regard.
Celles et ceux qui me connaissent, savent qu’engagé depuis des dizaines d’années dans le monde sportif, je ne suis pas le dernier à m’investir pour le développement des activités physiques, à suivre et à m’enthousiasmer pour la pratique et les performances sportives. Mais en ce moment et à longueur de journée dans notre pays, j’assiste, nous assistons à une véritable entreprise de détournement des esprits, visant à masquer les réalités politiques, sociales et environnementales en France et sur la planète. Car pendant qu’on recherche chaque jour et sans retenue de nouveaux superlatifs pour encenser l’organisation française des Jeux Olympiques et les succès de nos prétendues gloires nationales, on invisibilise presque totalement les dangers et enjeux actuels dans la marche du pays et du monde.
Oui, on détourne les regards de la situation ubuesque de la gouvernance en France, où ceux qui ont créé une crise politique majeure puis ont été sèchement battus le 7 juillet, sont toujours aux manettes et manœuvrent pour y demeurer comme si rien ne s’était passé. Et c’est ainsi que par exemple, la France continue ses trajectoires de soutien au gouvernement de Netanyahou ou au roi du Maroc dans leurs entreprises de colonisation, l’un à Gaza et en Cisjordanie, l’autre au Sahara Occidental.
Oui, on détourne les regards de ce gouvernement israélien d’extrême-droite qui est prêt à prendre des risques majeurs de déstabilisation régionale au Moyen Orient pour détruire le mouvement palestinien. Comment interpréter autrement la frappe qui a tué le chef politique du Hamas à Téhéran. N’est-ce-pas le meilleur moyen de faire capoter toute perspective de cessez-le-feu à Gaza ?
Oui, on détourne les regards du carnage qui se poursuit chaque jour et depuis plus de 300 jours dans la bande de Gaza. Plusieurs fois par jour, on nous saoule avec le tableau des médailles sans doute pour éviter de parler du macabre tableau des 39.400 morts recensés actuellement par le Hamas et de ce qui constituent hélas la comptabilité sinistre d’un génocide en cours sous nos yeux…
Oui, on détourne les regards du sort des milliers de prisonniers palestiniens qui ont été emmenés de Gaza en Israël, en général menottés et les yeux bandés et des milliers d’autres qui sont emprisonnés en Cisjordanie et en Israël. Ils sont généralement détenus au secret sans se voir donner de raison pour leur détention, sans avoir accès à un avocat. Un rapport du bureau des Nations unies pour les droits de l’homme précise par ailleurs qu’au moins 53 prisonniers de Gaza et de Cisjordanie sont morts durant leur détention par Israël depuis le 7 octobre et qu’une série d’actes épouvantables, tels que simulation de noyade, lâcher de chiens sur des détenus, brûlures avec des cigarettes, ingestion de médicaments hallucinogènes, en violation flagrante du droit international et du droit international humanitaire ont été perpétrés.
C’est devant ces horreurs que nous n’acceptons pas de détourner notre regard. C’est notre raison d’être présentes et présents ici semaines après semaines car la tragédie qui se poursuit à Gaza et en Palestine est aussi notre affaire. 3/06/2024