Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA) - Ille et Vilaine (35)
  • Au cœur du mouvement de mai 1968 à Fougères

    La mouvement gréviste s’enclenche à Fougères le mardi 21 mai, date à laquelle la grève touche la Sécurité Sociale, les impôts, la sous-préfecture, l’EDF, la SNCF, Bamarec et le lycée. Le même jour les chaussonniers de chez Réhault cessent le travail et occupent l’usine. De Paris, le député gaulliste Michel Cointat se fend d’un communiqué qui restera dans les mémoires (voir le document) où, pour faire peur, il fustige les étudiants….ce qui lui vaudra une réponse cinglante du PSU (voir document).
    Le lendemain 22 mai, un débrayage est suivie d’AG dans le vêtement, y compris à Saint- Brice-en-Coglès. L’usine Gaillard & Mignot est occupée et le Front Syndical (CFDT, CGT, FO, SGEN, SNES, SNI) appelle à la grève générale à 13h.

    Le vendredi 24 mai (lendemain du jeudi férié de l’ascension), la grève est générale dans la chaussure, dans le bâtiment, à la cristallerie. Les municipaux observent un arrêt de travail et les écoles privées sont fermées. A 10 h, le Front syndical tient un meeting de 3500 personnes devant l’église Saint-Léonard, car faute de place suffisante il n’a pu avoir lieu sous les Halles. C’est au cours de ce meeting que Gérard Fonteneau, permanent syndical CFDT de Réhault, fait adopter sous la forme du « serment du 24 mai » un projet d’accord-cadre qui nous apparaît aujourd’hui comme relativement modéré (voir document joint).
    Des négociations s’engagent dès le lendemain avec le patronat local sur le projet d’accord cadre.

    Dès lors va se dérouler une séquence d’échanges avec le patronat, sous la pression de meeting quotidiens qui se tiennent le samedi 25, le dimanche 26 et le lundi 27. Justement, le lundi 27 dans l’après-midi, les patrons décident de suspendre les négociations, prétextant la nécessité d’attendre la conclusion des accords nationaux. Cet incident provoque la colère des syndicalistes et des grévistes qui ripostent en enfermant la trentaine de délégués patronaux dans les locaux de la Chambre de Commerce. Ce n’est que vers 20h que ces derniers seront « libérés », sur l’intervention du maire Jean Madelain et du sous-préfet Chaumeil et contre la promesse de la reprise des pourparlers le lendemain.

    A suivre...