Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA) - Ille et Vilaine (35)
  • 17 octobre 1961, AU DELA DE LA COMMEMORATION

    Commémoration des massacres du 17 octobre 1961

    Les événements généralement qualifiés de massacre du 17 octobre 1961 sont le fait de la répression meurtrière, par la police française, d’une manifestation d’Algériens organisée à Paris par la Fédération de France du FLN.

    Samedi 17 octobre à 18h
    Rassemblement, prise de parole unitaire et jeté de fleurs dans la Vilaine
    Passerelle des Jumelages, quai Chateaubriand à Rennes.

    Lundi 19 octobre
    18h Témoignage de Mohammed Ghafir dit « Moh Clichy »
    19h30 Pièce de théâtre « Monique H, Nanterre 1961 » écrite par Mehdi Lallaoui, avec Myriam Allal et Leila Guérini.
    Espace international Pierre Jaffry, Maison Internationale de Rennes 7, quai Chateaubriand, Rennes Métro et bus République Entrée et participation libres

    Collectif organisateur : 4 ACG, ACBB, ARAC35, LDH35, MIR, Mvt de la Paix, MRAP, Association de Jumelage Rennes-Sétif et UFACARO...

    Au-delà de la commémoration

    Plus de 50 ans après les massacres d’octobre 1961, les combats anticoloniaux et antiracistes sont toujours d’actualité. Dans l’actuel contexte politique, le lien étroit entre colonialisme, racisme, violence étatique et capitalisme doit plus que jamais être mis en évidence. Le racisme est un phénomène complexe qui tient avant tout à la nécessité pour le pouvoir de diviser les travailleurs (hiérarchisation et assignation des tâches productives, attisement des peurs et des rancœurs, etc.).

    Mais un fait ne peut pas être éludé : aujourd’hui en France, pour des raisons historiques, politiques et sociales, les principales victimes du racisme sont issues, directement ou par descendance, des anciennes colonies maintenues sous influence. La lutte contre le colonialisme passé et présent, contre leurs travestissements et leurs ravages est une composante d’un antiracisme mené sur des bases de lutte de classe conséquentes, qui ne soit pas réduit à la sempiternelle et fausse théorie de la « diversion ». Le croisement de l’exploitation (voire la surexploitation) et de l’oppression spécifique des victimes du racisme n’est pas une vue de l’esprit. Le racisme est un rapport social.

    Les habitants des quartiers populaires, principalement originaires du Maghreb et d’Afrique noire, sont toujours construits comme des ennemis intérieurs, qu’ils soient étrangers ou... français : discriminations à l’embauche, au logement, quartiers laissés à l’abandon, harcèlement policier quotidien, contrôle au faciès, « bavures » mortelles, lois et mesures islamophobes (loi « antiburqa », mères voilées interdites d’accompagnement scolaire, reportages anxiogènes sur les « banlieues »).

    Alors que leur pays est le symbole d’un printemps arabe historique, les quelques milliers de jeunes migrants tunisiens arrivés depuis le changement de régime ont été l’objet d’une politique d’affichage anxiogène et d’une mise en scène sécuritaire : CRS en pagaille, hélicoptères, expulsion en plein après-midi, journalistes prévenus. Face à une persécution contre ce qui était présenté comme l’avant-garde d’une prétendue « invasion » consécutive aux processus révolutionnaires, on aura pu déguster le double discours de la mairie de Paris, prompte aux grandes envolées... mais aussi au dépôt de plainte contre les migrants pour « dégradation de biens ».
    Les sans-papiers quant à eux, pour la plupart issus de ce qu’il faut bien encore appeler la Françafrique, sont traqués et de plus en plus précarisés par le resserrement du collet législatif. Ces dernières années, les règles d’obtention et de renouvellement des titres de séjour n’ont fait que se durcir, sans parler de l’inflexibilité du gouvernement face au mouvement de grève historique de 2009-2010.

    Le 17 octobre 2015, l’anniversaire de ce crime d’État devrait être plus qu’une commémoration recueillie. Dans le contexte social, politique et électoral actuel, cette échéance est éminemment politique. Il y a fort à parier que les campagnes régionales seront marquées par les discours racistes, islamophobes et sécuritaires. Les 17 octobre devront témoigner de l’union de tous les acteurs des luttes antiracistes et anticoloniales, comprenant les ressortissants des anciennes colonies ou leurs descendants, premières cibles du racisme d’État. Par ailleurs, comme d’autres organisations, nous demandons : la reconnaissance de ces massacres comme un crime d’État, l’abrogation de la loi du 23 février 2005 qui officialise une interprétation positive du passé colonial de la France, l’ouverture des archives.

    Commission migrations et antiraciste du NPA