Correspondant.e.s, Anticapitaliste hebdo numéro 670 du 13 juillet 2023
Après avoir occupé un parc proche du centre ville, les migrantEs ont été relégués à la périphérie de Rennes car cela dérangeait : cachez ces migrantEs que l’on ne saurait voir ! CertainEs sont là après avoir dû quitter un autre département, d’autres ont été expulséEs d’un squat.
Pour les primo-arrivantEs, pas question de toucher tout de suite l’aide à laquelle ielles ont droit : les services sont saturés, pas de rendez-vous avant 2 mois, pas avant 5 mois pour les déboutéEs ! En attendant, débrouillez-vous...
La majorité municipale, dans le même temps, fait la promotion d’une pétition pour exiger un accueil digne des migrantEs en Europe. Cette Initiative citoyenne européenne (ICE), partie d’une intention louable de collégienEs, vise à porter cette revendication au niveau de la Commission européenne. Toutefois, elle ne réclame qu’une meilleure répartition des migrantEs entre les États et seulement une révision du règlement Dublin.
À grands renforts de panneaux lumineux, la maire de Rennes fait sa com’ sur cette ICE mais... refuse de fournir un accès direct à l’eau pour les personnes qui doivent survivre sous des tentes — installer un tuyau serait dérangeant pour les promeneurs (décidément !). Il aura fallu un mois pour que la ville daigne ouvrir des douches qui se trouvent à 300 mètres. De même pour les toilettes ! Il ne faut pas être malade ! Quant à l’électricité, des tables, des chaises, n’en parlons pas. Est-ce ainsi que la ville de Rennes conçoit un accueil digne ?
On est bien loin de la promesse de la maire de Rennes qui, pour son premier mandat, avait affirmé qu’il n’y aurait pas d’enfants à la rue. Seule la mobilisation des parents d’élèves des écoles rennaises a imposé la mise à l’abri des familles, tout au long de l’année scolaire ! Malgré cela, des enfants à la rue, il y en a toujours !
Pour nous, l’accueil digne doit être inconditionnel et suppose conditions de vie décentes. L’hébergement est un droit universel. La Mairie a le pouvoir de réquisitionner des lieux, et il y en a ! Il nous faudra l’imposer ! Décidément, les raisons sont nombreuses de nous révolter, de nous soulever... Liberté de circulation et d’installation !