Nous savons que pour contraindre le gouvernement à céder, nous ne pourrons pas nous contenter des journées de grève isolées. A l’image du mouvement de novembre-décembre 1995 ou de Mai 1968, nous avons besoin de grèves durables qui paralysent l’économie. Nous avons été en grève le 9 mars, les 17 et 24 dans la jeunesse, le 31 mars puis le 28 avril mais maintenant c’est la grève qui dure qui est à l’ordre du jour. Le seul moyen de faire plier ce gouvernement c’est la grève générale, la seule arme de la classe ouvrière. Dès la semaine prochaine nous devons poser clairement la reconduction de la grève sur nos lieux de travail.
28 avril, forte mobilisation, inacceptable répression, solidarité avec les blessé-e-s et les interpellé-e-s
Avant de revenir sur la manifestation du 28 avril à Rennes, le NPA Rennes tient à exprimer toute sa solidarité avec les camarades blessé-e-s, mutilé-e-s, interpellé-e-s mais aussi toute sa rage contre cet état policier où les flics ont joué un vrai rôle de milices du pouvoir utilisant leurs armes (flashball et matraques) pour blesser les manifestant-e-s.
Il est difficile de se réjouir de la manifestation du 28 avril à Rennes tant la répression qui s’est abattue contre les manifestant-e-s légitimes opposé-e-s à ce projet de loi travail a été féroce. Il ne faut cependant pas oublier la force de celle-ci. Dans leur diversité, des milliers de lycéen-ne-s, étudiant-e-s, précaires, travailleur-euse-s, etc, sont sortis de la résignation, ont relevé la tête, ont fait grève et ont manifesté ce jeudi de lutte dans les rues de Rennes. C’est à plus de 10000 que s’est élancée la manifestation au départ de l’esplanade Charles De Gaulle. Une réelle volonté de rester tou-te-s ensemble s’est fait sentir avec un cortège principalement jeune en tête de manifestation qui a fait les efforts nécessaires pour que l’ensemble du cortège soit dense et uni tout en montrant sa radicalité. De retour vers le point de départ, la manifestation s’est poursuivie vers République pour occuper la place et dénoncer l’interdiction de manifester dans le centre ville. C’est plus de 2000 personnes qui ont manifesté, dans leur diversité de pratique, leur refus de rester cantonner à l’extérieur des rues commerçantes.
Une charge policière d’une violence inouïe s’est jetée sur une partie des manifestant-e-s avec matraques et flashball. Malgré la très forte solidarité entre camarades qui sont resté-e-s soudé-e-s, ce sont des dizaines de blessé-e-s qui sont à déplorer. Groupé-e-s, nous avons pu rejoindre l’autre rive de la Vilaine mais nous avons subi des tirs de flashball répétés... Un camarade tombe, touché à l’œil. Il sera pris en charge par l’équipe médicale de la manifestation puis par les urgences mais il en perdra l’usage. De nombreux-ses blessé-e-s graves seront admis-e-s aux urgences de Pontchaillou sur cette seule charge. Toujours dans les lacrymogènes, le rassemblement se réforme à République et, après discussion, la manifestation repart. A l’approche d’un centre commercial, une voiture de police roulant à très grande vitesse percute un scooter et prend la fuite. La victime, au sol, est pris en charge par des manifestant-e-s qui seront chargé-e-s quelques instants plus tard par la BAC qui va la traîner par terre alors qu’elle vient d’avoir un accident. La répression est toujours féroce, le bruit bien spécifique des tirs de flashball s’accompagne de cris de militant-e-s touché-e-s, blessé-e-s. La tension monte d’un cran puis la manifestation repart vers Charles De Gaulle pour se disperser. La BAC provoque celles et ceux qui se dispersent et fait des arrestations violentes. Face à la réaction des manifestant-e-s outrées, les tirs de grenades lacrymogènes et de flashball s’enchaînent et font de très nombreux-ses blessé-e-s. Un important dispositif policier se met en place et entoure la place, de nombreuses arrestations sont effectuées au faciès... La manifestation se disperse ensuite. Le soir une assemblée générale interprofessionnelle au sein de Théâtre National de Bretagne, appelée par le collectif des intermittents et précaires et l’ag de lutte, décidera de l’occupation du TNB le jour pour organiser la suite de la mobilisation.
Cette journée de mobilisation a montré, de nouveau, la volonté du pouvoir de s’attaquer au mouvement social pour l’affaiblir. Les blessé-e-s, mutilé-e-s, interpellé-e-s sont extrêmement nombreux-ses. L’équipe médicale compte 48 blessé-e-s dont 10 graves. Une quinzaine d’arrestations ont eu lieu. Mais leur répression ne fait que renforcer notre détermination, nous ne nous laisserons pas intimider. Cette manifestation en a aussi été une preuve, la solidarité existe belle et bien dans notre camp, nous exigeons la libération immédiate et sans poursuite judiciaire des camarades arrêté-e-s, courage aux blessé-e-s. Nous renforcerons le rapport de force en participant massivement à l’occupation du TNB, à la manifestation du 1er mai qui doit s’effectuer en centre ville ainsi qu’à celle du 3 mai. On vaut mieux que ça, continuons le combat !
Nous savons que pour contraindre le gouvernement à céder, nous ne pourrons pas nous contenter des journées de grève isolées. A l’image du mouvement de novembre-décembre 1995 ou de Mai 1968, nous avons besoin de grèves durables qui paralysent l’économie. Nous avons été en grève le 9 mars, les 17 et 24 dans la jeunesse, le 31 mars puis le 28 avril mais maintenant c’est la grève qui dure qui est à l’ordre du jour. Le seul moyen de faire plier ce gouvernement c’est la grève générale, la seule arme de la classe ouvrière. Dès la semaine prochaine nous devons poser clairement la reconduction de la grève sur nos lieux de travail.