Un des tout premiers événements de l’année 2020 à Rennes sera la mise en place d’un comité anti-nucléaire, soutenu par plusieurs associations et organisations politiques ou syndicales*. Le NPA en est bien entendu partie prenante.
Le déclic, c’est la mobilisation pour le climat : plusieurs d’entre nous ont été frappé.es par l’absence de mots d’ordre anti-nucléaire dans les grandes manifestations du vendredi. Et même, pire encore, l’instrumentalisation de ces luttes par certains technocrates ou politiques nucléocompatibles pour promouvoir le nucléaire en tant que « solution » contre les émissions de gaz à effet de serre… Le nucléaire, bien sûr, comment n’y avions-nous pas pensé, est une « énergie propre »… du moins tant qu’il ne nous pète pas à la figure… du moins jusqu’à ce que nous ne croulions sous les monceaux de déchets… Or, pour nous, loin d’être le "moins pire", nous considérons que ce mode de production n’est pas une solution, mais un leurre. D’autant plus que l’argument de l’indépendance énergétique est tout autant un mensonge et perpétue la politique coloniale de l’Etat français au Niger, notamment. Alors nous nous sommes dit qu’il était temps de remettre au premier plan la lutte contre le nucléaire civil et militaire.
A Rennes, un collectif d’organisations s’est donc constitué afin de dénoncer la production d’énergie nucléaire. Un cycle de conférences, qui démarre le 10 janvier 2020, vise à amorcer la mobilisation. Le but : former le plus grand nombre à la lutte contre cette énergie coûteuse, inutile et extrêmement dangereuse.
Pour la réappropriation du savoir
Un cycle de conférences sur le nucléaire parce que nous sommes convaincu·es que chacun.e doit se former à cette question cruciale. Le nucléaire est un sujet complexe, mais nous devons pouvoir en débattre, sans nous laisser impressionner par son jargon, ses expert·e·s, et ses politicien·ne·s. qui veulent nous empêcher d’en comprendre les enjeux.
Combien de personnes vivent aujourd’hui à côté de sites nucléaires, de centres de stockage, ou bien de routes sur lesquelles circulent des transports de déchets radioactifs ? Pourquoi les élu·e·s seraient plus légitimes que les citoyen.nes pour prendre des décisions aussi importantes pour nous toutes et tous ? Comment s’y opposer quand on ne se sent pas armé face à la communication intensive de l’industrie nucléaire ?
Un cycle de conférences parce-que nous voulons montrer que chacun.e, scientifique ou non, peut comprendre les enjeux du nucléaire et formuler un avis, contrairement à ce que l’industrie nucléaire et l’État veulent nous faire croire.
Apprendre des luttes du passé pour se mobiliser aujourd’hui
Des manifestations de Plogoff au déboulonnage de la ligne THT dans la Manche, en passant par les attaques à la bombe contre la centrale de Brennilis, les manifs du Cotentin contre l’EPR, le grand ouest a été et demeure un haut lieu de la lutte contre le nucléaire.
Alors, nous voulons tisser des liens à travers l’histoire de nos luttes, recevoir l’héritage des récits des conflits passés afin de nous mobiliser sur les sujets actuels : retour sur les moyens de lutte contre les lignes Très Haute Tension, contre le centre d’enfouissement de déchets radioactifs à Bure, détricoter les fausses promesses de la transition énergétique avec les camarades de l’Amassada, explorer l’écoféminisme avec les bombes atomiques, ...
Et bien sûr, nous prendrons la rue ! Au delà de ces moments de discussion, nous ferons exister le discours anti-nucléaire dans la rue : actions, manifestations, collages…
* Comité soutenu par : ATTAC ; Jeunes Ecologistes ; Nouveau Parti Anticapitaliste ; Réseau de Ravitaillement des Luttes ; Résistance Ecologique Rennes ; Sortir du Nucléaire – pays de Rennes ; Union Communiste Libertaire ; Union des Etudiants Bretons ; et la Grange de Montabot et des citoyen.nes engagé.es...