Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA) - Ille et Vilaine (35)
  • CONFINEMENT : PAROLES DE TRAVAILLEURS/EUSES - 10 -

    Entretien avec Goulwen, infirmier psy au CHGR, syndicaliste à Sud Santé Sociaux

    Peux-tu nous expliquer comment se déroulent les soins et les hospitalisations psy en période de confinement sur le CHGR ?

    Avant même le confinement, on a passé 2 semaines à travailler en danger : pas de masques, la direction les refusant avant les préconisations de l’ARS. Il y a eu des suspicions covid parmi le personnel à ce moment là d’ailleurs. Aujourd’hui des unités comme celle de Thorigné n’a toujours pas suffisamment de masques pour le personnel.
    Ça dépend principalement des unités, mais l’une des principales conséquences du COVID c’est la prise des repas en chambre et non plus en réfectoire : ça a réduit les échanges avec les patients, on a moins le temps pour le soin psy et on a un peu l’impression d’un travail à la chaîne. C’est pourquoi on a fait une demande de renfort à ce sujet en CHSCT.
    On a constaté quelques changements de postes assez aberrant (une coiffeuse mise sur du ménage) ce qui engendre évidemment souffrance, perte de sens du travail...
    Pour l’instant il n’y a pas véritablement de vague en Bretagne, mais on verra début juin, avec le déconfinement dans l’éducation notamment.

    Comment la direction applique la loi d’urgence sanitaire chez vous ?

    Ils ont mis en place les 12h de travail sans aucune consultation des instances. Nous avons aussi demandé à être associé aux cellules de veille, refus catégorique d’associer les représentant-e-s du personnel au CHSCT ainsi que les syndicats.

    Que serait une bonne prise en charge des patients en cette période ? La psychiatrie de secteur semble attaquée en ce moment non ?

    Les collègues en CMP continuent à maintenir le lien avec les patients par consultations téléphoniques. Pour ce qui est de l’extra-hospitalier, on nous explique qu’il y a un regroupement ambulatoire mais on constate quand même qu’il n’y a pas une bonne prise en charge des patients, notamment du fait des manques de personnels.
    Tout le monde s’attend à une vague de patientEs en crise, notamment du fait de la fermeture des hôpitaux de jour... par manque de masques pour les soignantES !!

    La question qui fâche : la prime COVID...

    Cette prime c’est de la poudre aux yeux, pour l’instant rien n’est défini d’autant plus pour la psychiatrie qui est le parent pauvre de la médecine. Ils parlent de 500€ à 1500€, avec des inégalités de traitement (les non-soignants n’y ayant pas le droit). De notre côté, on réclame évidemment une augmentation de 300€ net pour tout le monde et des embauches à la hauteur des besoins.

    Vous avez ces dernières années, beaucoup lutté au CHGR pour réclamer des lits, des postes pour de meilleures conditions de travail et un meilleur accueil des patients, où en êtes vous dans vos revendications ?

    Au point mort malheureusement : on demande toujours la réouverture de lits, entre 20 et 30 supprimés en 2 ans.

    Depuis 1 an il y a pas eu de réelle mobilisation sur le CHGR mais on a évidemment participé à créer des liens et construire la mobilisation avec le reste de l’hospitalier. Oui il faudra un mouvement à la fin de la crise, car, dixit les médecins, on tient grâce à la volonté des soignant-e-s, pas des dirigeant-e-s.