Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA) L’anticapitaliste - Ille et Vilaine (35)
  • Contre l’état d’urgence, soutenons les assigné-e-s à résidence rennais-e-s ! RDV MERCREDI 9 DECEMBRE, 18H30, PLACE DE BRETAGNE

    Communiqué du NPA Rennes et plus en dessous l’appel au rassemblement du comité de soutien aux assigné-e-s rennais-e-s :

    Perquisitions et assignations à résidence de militants écologistes, manifestations interdites :

    Etat d’urgence ou Répression de toute contestation ?

    Le vrai visage de la « république » et de l’union nationale de Hollande !

    LIBERTE POUR NOS CAMARADES RENNAIS-E-S !

    Ces derniers jours, l’état d’exception prend une tournure différente : perquisitions musclées, assignations à résidence et interdiction d’aller en Ile de France pour des militants écologistes et d’extrême gauche.

    Jeudi 26 et vendredi 27 novembre au matin, de nombreux fonctionnaires de police munis de fusils à pompes et assumant totalement leur toute-puissance sont intervenus chez des militants (6 à Rennes et 24 en France) en les menottant et les plaquant au sol, parfois devant leurs enfants. Évoquant la recherche infructueuse « d’armes de guerre et d’explosifs », ces fonctionnaires de police ont obéi aux ordres du préfet et de Bernard Cazeneuve, Ministre de l’intérieur, membre du PS. La principale justification pour ces perquisitions, est que ces militants sont jugés susceptibles de manifester violemment à l’occasion de la COP21 et que les forces de police ne soient pas mobilisées à autre chose que la menace terroriste.

    Comment, sur quels faits et par qui, ces militants ont-ils été jugés ?

    La préfecture, sans aucune preuve, utilise des informations des renseignements généraux et des faits imaginaires, approximatifs ou faux comme l’accusation de posséder des engins incendiaires lors d’une manifestation à Milan contre l’exposition universelle… Elle les accuse également d’avoir participer à la manifestation anti-aéroport du 22 février 2014, au week-end de mobilisation contre les violences policières organisé à Pont-de-Buis un an après la mort de Rémi Fraisse... Or, ces mobilisations sont légitimes et ont été porté par une grande partie du mouvement social dont le NPA Rennes !

    Ces faits sont directement en lien avec la demande de l’état français de déroger à la Convention européenne des Droits de l’homme grâce à l’article 15 de cette convention qui annule des droits, pourtant fondamentaux, si la nation est en guerre ou en danger. L’état d’urgence est un état d’exception où nos droits sont bafoués, comme celui de manifester, et où des assignations à résidence sont décidées sur la base de stigmatisation, de discrimination, voire dans certains cas de délations.

    Ce gouvernement démontre le vrai visage de l’Union nationale : faire taire toute contestation de sa politique et criminaliser le mouvement social. Il n’est pas anodin de voir les premières restrictions au droit d’expression frapper les militants écologistes. Ceux qui polluent la planète, protègent les fraudeurs comme Volkswagen ou l’agriculture productiviste, n’ont aucun intérêt à voir les peuples s’emparer des enjeux de la COP 21.

    Le NPA, dénonce les « solutions » de ce gouvernement telles que l’État d’urgence, l’unité nationale, la guerre, qui en fait servent les extrémistes de droite et les racistes.

    Le NPA apporte son soutien à ces militant-e-s assigné-e-s à résidence et participera à toutes les manifestations contre la guerre et le racisme, toutes les manifestations qui permettront d’arrêter le cycle des barbaries impérialistes, de l’austérité néolibérale et des monstres qu’elles nourrissent. L’ensemble des militant-e-s doivent retrouver leur liberté, nous ne les laisserons pas enfermer nos camarades rennais-e-s sans lutter, solidarité !

    CONTRE L’ETAT D’URGENCE, SOUTENONS LES ASSIGNES A RESIDENCE RENNAIS ! MERCREDI 9 DECEMBRE, 18H30, PLACE DE BRETAGNE

    Le jeudi 26 novembre au matin, 5 militants rennais ont vu une quinzaine d’agents de police en tenue d’intervention, munis de fusil à pompe, débarquer à leurs domiciles respectifs. Ils sont menottés et maintenus au sol pendant que les agents fouillent les bibliothèques, les penderies et copient les disque durs : "On cherche des armes ou des explosifs" déclarera en souriant l’un d’entre eux. Certains devront attendre plus d’une demie-heure avant qu’on accepte de leur expliquer ce qui est en train de se passer : leur domicile est perquisitionné, et ils se voient remettre une assignation à résidence pour toute la durée de la COP 21 (qui se tient du 29 novembre au 12 décembre à Paris). Ils devront pointer 3 fois par jour (à 9h, 14h, et 19h) au commissariat central de Rennes et rester chez eux de 20h à 6h du matin.

    Le motif invoqué sur ces assignations est que ces personnes représenteraient un danger pour l’ordre public, dans le contexte de la COP21. Les faits qui permettraient d’établir cette dangerosité : de simples participations présumées à des manifestations, aucunement étayés et pour lesquels personne n’a été condamné. De fait, il n’est pas nécessaire aux forces de l’ordre de prouver quoique ce soit, puisque ces perquisitions et ces assignations sont administratives, c’est-à-dire qu’elles ne passent pas par le contrôle d’un juge, mais sont le fruit des caprices du ministre de l’intérieur, du préfet et des forces de police.

    Parmi ces personnes, certaines travaillent, d’autre suivent des études, et 2 d’entre elles sont parents d’une petite fille de 4 ans. C’est en mettant ces situations en avant qu’elles ont décidés de saisir le tribunal administratif de Rennes en référé-liberté le lundi 30 novembre. Conclusion du juge : C’est aux personnes d’aménager leur emploi du temps avec leur employeur, de laisser leur fille à la garderie le temps du pointage, et de sécher les cours, qui ne sont pas obligatoires à l’université.

    Depuis le 13 novembre, plus de 2500 perquisitions administratives ont été menés sous couvert d’antiterrorisme contre des personnes n’ayant le plus de bavures (personnes perquisitionnées sur dénonciation de leur voisin, des dizaines de mauvaises adresses, de nombreux cas de violences et d’humiliations de la part des forces de l’ordre, etc). Jamais depuis la guerre d’Algérie la police n’a disposé d’une telle carte blanche.

    Mais que l’état décide de prétexter de l’état d’urgence pour neutraliser des militants contestataires, cela ouvre la porte a une logique particulièrement inquiétante. A quoi ressembleront les conflits sociaux de demain, si toute personne peut se voir enfermer chez elle pour avoir trop pris la parole publiquement, ou pour avoir été "vue" dans diverses manifestations ? La puissance d’une telle arme se mesure aussi au nombre de personne qui n’oseront pas dire ou faire ce qui leur semble juste de peur de recevoir ce traitement.

    Cela fera bientôt un mois que nous vivons sous l’état d’urgence. Le nombre des perquisitions et des assignations arbitraires continue de croître chaque jour. Comme s’il fallait pour le gouvernement tenir un rythme, pour se justifier de faire quelque chose : mieux vaut une réponse forte et à côté que pas de réponse du tout. Cette fuite en avant, alimentée par le faux débat populiste qui s’installe avec l’opposition de droite, amène à la multiplication des déclarations et des mesures fascisantes : fermeture des frontières, allongement de la durée de l’état d’urgence, interdictions de manifester, etc.

    Il est important aujourd’hui de ne pas céder à la rhétorique simpliste qui voudrait que les dimensions du drame du 13 novembre impliquent et justifient la mise entre parenthèse (et pour combien de temps ?) de nos libertés. Ce n’est pas soutenir le terrorisme que de ne pas accepter d’être réveillé à 6 heures du matin le canon d’une arme pointé vers soi, ce n’est pas soutenir le terrorisme que de ne pas accepter de voir sa journée rythmée par les passages au commissariat et les humiliations qu’ils entraînent.

    Nous appelons toutes les personnes désirant manifester leur soutien aux assignés rennais à un rassemblement mercredi 9 décembre à 18h30, place de Bretagne, pour les accompagner jusqu’au commissariat central et ne pas les laisser isolés face à cette mesure absurde.

    Comité de soutien aux assignés Rennais.