En marge de l’acte X du mouvement des Gilets Jaunes qui sera marqué par une manif régionale à Rennes, le 19 janvier, ci dessous le texte de la déclaration unitaire signée Ensemble, Génération.s, Mouvement Jeunes Communistes, NPA, Parti Communiste Français et Parti de Gauche.
Depuis plusieurs semaines, notre pays connait avec les gilets jaunes un mouvement social inédit. Cette colère populaire est légitime. Ne plus pouvoir vivre de son salaire. Craindre pour son avenir, pour celui de ses enfants, pour celui des générations futures quand une minorité de privilégiés s’accapare l’essentiel des fruits du travail collectif est devenu intolérable pour la majorité de nos concitoyen·ne·s qui le manifeste sous des formes multiples.
Dans la colère qui s’exprime, il y a des choses que nous condamnons fermement, par exemple des propos anti-migrants ou encore des actes de violences qui ont eu lieu contre des journalistes. Si ces faits sont graves, ils sont extrêmement minoritaires. Car très majoritairement s’exprime dans ce mouvement des demandes de plus de justice sociale, de justice fiscale, de plus de démocratie que nous partageons largement puisque, dans notre diversité, nous militons en ce sens depuis des années.
Face aux revendications populaires, le gouvernement n’a répondu pour l’instant que par le mépris. Au lieu d’apporter des réponses politiques, il met en œuvre une répression policière brutale. Des milliers de personnes arrêtées, des centaines de blessé.e.s et de mutilé.e.s, c’est sans précédent !
Cette répression tient lieu de politique pour un gouvernement sombrant dans le discrédit général et, par là, ce sont les libertés démocratiques qui sont mises en danger. C’est pourquoi, solidaires des personnes qui sont victimes de ces dérives liberticides, nous demandons :
une amnistie générale et sans condition pour tout les gilets jaunes victimes de la répression policière et judiciaire exercée par le gouvernement Macron alors qu’ils n’ont commis aucune violence
la levée de toutes les mesures portant atteinte au droit de manifester ;
l’abandon du projet de loi anticasseurs qui criminalise le droit de manifester ainsi que de la réforme de la justice qui restreint l’accès à un juge pour tous et la protection des droits et des libertés fondamentaux des citoyens ;
l’abandon et l’interdiction de toutes les armes dites non-létales mais dont l’utilisation conduit à des mutilations ou à des morts, telles que les LBD 40 (flash-balls) et les grenades de désencerclement, que le défenseur des droits Jacques Toubon considère avec raison d’une « grande dangerosité ». A Rennes, nous n’oublions pas cet étudiant en géographie de 20 ans qui a perdu un œil à cause d’un tir de flash-ball pendant le mouvement contre la loi El Khomri.
l’arrêt de l’utilisation massive de gaz lacrymogènes, gaz neurotoxiques extrêmement dangereux
plus aucun policier en civil dans les manifestations
que la lumière soit totalement faite sur les chaînes de commandement, responsables des violences policières ayant abouti à des blessures de manifestant.e.s.
A Rennes, une nouvelle manifestation des gilets jaunes aura lieu samedi 19 janvier à 14h. Nos organisations interpellent solennellement la préfecture d’Ille-et-Vilaine pour qu’il n’y ait aucune violence policière à cette manifestation.
Premiers signataires : Ensemble, Génération.s, Mouvement Jeunes Communistes, NPA, Parti Communiste Français, Parti de Gauche