La Marche des Fiertés LGBTI (lesbienne, gay, bi, trans et intersexe) de Rennes (également connue sous le terme « gay pride ») constitue un événement populaire, engagé, citoyen, militant et marquant au sein de la capitale bretonne. La Marche des Fiertés est avant tout un levier pour faire avancer une société du respect et pour faire reculer les discriminations touchant les personnes LGBTI.
Cette journée de revendications permettra à chacun-e d’être présent-e sur l’espace public quelle que soit son orientation sexuelle ou son identité de genre, alors rendez-vous le 6 Juin prochain à 14 h sur l’Esplanade Charles de Gaulle à Rennes !
Le NPA Rennes appelle à rejoindre le cortège politique, radical et unitaire réclamant la PMA pour toutes, l’ouverture du don du sang pour les LGBTI, le changement d’état-civil sur simple demande pour les trans, l’augmentation des moyens pour les foyers d’accueil des jeunes, pour les associations, le droit d’asile pour tou-te-s les LGBTI persécuté-e-s...
Alors que la « Manif pour tous » se constitue en parti politique, que le PS n’a cessé de reculer devant elle, et que le taux de témoignages d’actes homophobes a explosé (+78% entre 2012 et 2014), la contre-offensive des LGBTI (lesbiennes, gays, bisexuel-le-s, transgenres, intersexes) s’organise.
Après les rassemblements du 23 avril sur la disparition de nos droits et du 27 avril sur le thème « La PMA, c’est pour quand ? », la mobilisation du 17 mai contre l’homophobie et la transphobie, les Marches des Fiertés sont une étape importante avant les États Généraux LGBT en novembre 2015.
Les politiques d’austérité retombent toujours, on le sait, sur les populations les plus vulnérables. Qu’il s’agisse de places d’accueil pour les LGBTI en rupture familiale ou des coupes budgétaires dans la santé qui affectent les politiques de prévention et de soins du VIH/SIDA, ou encore du financement des associations de lutte contre l’homophobie et la transphobie, la politique d’austérité du gouvernement a un impact très concret sur nos vies.
Les deux tiers des salarié-e-s LGBT n’osent pas faire leur coming-out au travail, et 87 % (chiffres de la HALDE) y sont confronté-e-s à l’homophobie ou à la transphobie. Des « blagues » au licenciement, en passant par le refus de promotion ou le harcèlement moral, la menace d’outing ou les violences physiques, le lieu de travail est violent pour les personnes LGBT. Or ces violences ne sont pas que le fait des supérieurs, mais aussi des collègues, qui pourtant partagent les mêmes intérêts de classe !
L’augmentation de l’homophobie n’est pas un problème isolé. L’offensive réactionnaires touche touTEs les oppriméEs. La pression sur les centres IVG s’est accrue, avec des fermetures. Les actes racistes, islamophobes en particulier, se sont décuplés.
Les scores du Front national révèlent l’ampleur du développement des idées réactionnaires.
Dans le contexte de crise économique et de montée des divisions, il n’y a qu’une alternative : construire les mobilisations, unifier les exploités et les opprimés contre cette société. Nous voulons une société où chacunE puisse vivre sa sexualité comme il/elle le souhaite, dans l’égalité la plus complète. Cela nécessite de rompre avec des rapports sociaux où il y a une minorité qui domine le monde parce qu’elle possède les richesses, et divise les exploitéEs pour maintenir le système.
La promesse de l’ouverture de la procréation médicalement assistée aux couples de femmes faisait partie du programme de campagne du candidat Hollande. Pourtant, après avoir reculé et reculé encore, le gouvernement PS a définitivement enterré cette promesse il y a un an (au Vatican !).
C’est au tribunal que les mères bataillent aujourd’hui pour voir leur parentalité reconnue ; des procédures qui sont coûteuses, épuisantes et aléatoires, donc discriminantes. Les femmes doivent avoir le droit de disposer de leur corps et donc de leur reproduction, sans mettre leur santé en danger en recourant à la PMA sans suivi médical approprié. La PMA pour toutes les femmes, en couple lesbien ou célibataires est une urgence de justice sociale et de santé publique !
Malgré la multiplication des rapports nationaux et internationaux préconisant la simplification des procédures, aucune amélioration n’a été constatée. La France est notamment critiquée par la Cour Européenne des Droits de l’Homme car elle exige la stérilisation obligatoire avant l’autorisation du changement d’état-civil. A l’instar de l’Argentine ou de Malte, il serait pourtant possible d’ouvrir le changement d’état-civil sur simple demande, sans procédure judiciaire ni médicale !
Les violences sont multiples et le taux de suicide des jeunes LGBTI reste quatre fois supérieur à celui des jeunes hétéros. Il faut combattre dès l’école les stéréotypes de genre, en mettant en avant l’aspect social de la construction du genre, en promouvant une éducation aux sexualités ni sexiste ni homophobe, en ménageant des espaces pour que les LGBTI puissent parler des violences qu’elles et ils subissent…
Mais pour cela, une véritable formation des personnels éducatifs doit être mise en œuvre, ce qui implique de débloquer des moyens importants et d’arrêter de reculer face aux mouvements réactionnaires à l’offensive, contre une fantasmée « théorie du genre » et d’encourager les interventions en milieu scolaire des associations de prévention contre l’homophobie. Imposons une autre politique éducative au gouvernement !