Le NPA Rennes appelle à se joindre au septième rassemblement devant la préfecture organisé par le collectif de soutien aux personnes sans-papiers : mercredi 02 décembre de 12h à 13h30. La préfecture harcèle les migrant-e-s, harcelons la préfecture !
Le NPA Rennes appelle également à se joindre à la manifestation régionale contre le harcèlement préfectoral le 12 décembre à 15H place de la mairie à Rennes !
Message du collectif de soutien aux personnes sans-papiers :
Après six rassemblements qui ont chacun réuni entre 30 et 50 personnes, le collectif de soutien aux personnes sans-papiers de Rennes continue sa campagne contre le racisme institutionnel et le harcèlement préfectoral que subissent les migrant-e-s.
Dans un contexte de répression élargie à toute forme de mouvement social (écolos, migrant-e-s, etc.), manifester est presque devenu un acte "citoyen" de résistance en soi !
Par ailleurs, en solidarité avec ce qui se passe en Ille-et-Vilaine au niveau de la préfecture, la coordination régionale Bretagne - Pays-de-la-loire solidaire des personnes immigrées appelle à une manifestation régionale dans les rues de Rennes le samedi 12 décembre (RV à 15 h place de la mairie). Les villes de Nantes, Lannion, Laval, Quimper, Saint-Brieuc ont déjà annoncé leur présence solidaire. Une formation juridique sera aussi organisée le matin de 10 h à 13 h. Et la coordination va essayer d’obtenir un rendez-vous avec le préfet pour lui transmettre salutations et doléances.
En attendant, le collectif de soutien aux personnes sans-papiers de Rennes appelle à un :
7è RASSEMBLEMENT
mercredi 2 décembre de 12 h à 13 h 30
devant la préfecture de Beauregard
POUR DENONCER LE RACISME INSTITUTIONNEL ET LE HARCELEMENT PREFECTORAL QUE SUBISSENT LES PERSONNES ETRANGERES
Vous trouverez ci-dessous notre tract, qui explique les 6 formes de harcèlement préfectoral et de racisme institutionnel que nous pointons actuellement, ainsi qu’un récit de vie qui illustre ce que vivent certaines personnes sans-papiers à cause de cette préfecture. Oui, notre tract est long, mais la situation est telle que c’est compliqué de faire court...
Depuis 8 semaines, chaque mercredi ou presque, nous nous rassemblons devant la préfecture et ce n’est pas fini ! Nous avons décidé de harceler, à notre manière, la préfecture tant que les pratiques que nous dénonçons ne cessent pas (en particulier le harcèlement n°2 qui concerne les personnes qui demandent l’asile et qui nous inquiète beaucoup).
Parallèlement, le collectif de soutien aux personnes sans-papiers va organiser des occupations de préfecture.
Soyons (plus) nombreu.ses.x ce mercredi !
RÉCIT DE VIE D’UN HOMME CONGOLAIS
arrêté de manière déloyale à la préfecture 35
Je m’appelle Monsieur M. Je suis congolais.
Je suis arrivé à Rennes en juillet 2015 pour demander l’asile politique.
J’ai fui mon pays en mars 2015.
Je suis parti en Angola où j’ai fini par trouver un « passeur ».
Je voulais venir en France mais, pour me permettre de fuir, le « passeur » m’a vendu un passeport d’emprunt angolais et il a fait en sorte que j’obtienne un visa par l’ambassade du Portugal en Angola.
J’ai pris l’avion pour Lisbonne puis je suis venu en France
et je me suis présenté à la préfecture de Rennes fin juillet 2015.
Le service asile de la préfecture a pris mes empreintes digitales
et a ainsi repéré que j’étais entré par le Portugal.
Conformément aux accords européens de Dublin, la préfecture a alors demandé au Portugal de me reprendre pour mes démarches d’asile.
Le Portugal a accepté.
J’ai été convoqué plusieurs fois en août à la préfecture mais elle ne m’a pas clairement informé de la décision du Portugal
et de la décision de la France de me renvoyer de force au Portugal.
Fin septembre, un jeudi, la préfecture m’a reconvoqué et j’ai alors compris qu’elle me refusait l’admission au séjour en France.
Elle m’a dit de revenir dans l’après-midi. J’ai obéi. Elle m’a fait patienter deux heures et, soudain, la police est venue m’arrêter.
J’ai été placé au centre de rétention de Saint-Jacques,
là où l’on enferme les sans-papiers pour les expulser.
Grâce à une avocate, ma situation a été présentée
devant le Juge des Libertés et de la Détention.
Le Juge a écrit que mon arrestation était « déloyale » parce que
la préfecture ne m’avait pas clairement expliqué les choses.
En effet, je n’avais pas été averti de mon expulsion au Portugal.
C’est déloyal car, en France, on ne peut pas faire réadmettre un étranger dans un autre pays sans l’avoir averti au préalable.
Je suis libre mais je suis toujours sans solution car la France
veut m’obliger à aller au Portugal où je n’ai aucun lien.