« Au vu du contexte sanitaire, l’opération Nuit de la solidarité 2022 est reportée » sine die. Les personnes sans domicile apprécieront de savoir que l’on prend soin de la santé des bénévoles qu’iels ont failli rencontrer... Malheureusement pour elleux, sans domicile le 20, iels resteront sans domicile le 21 et la nuit qu’iels ont du passer dehors n’a pas été reportée, pas plus que le froid qu’iels ont du affronter, pas plus que la misère qui est leur lot quotidien.
Si elle avait eu lieu, cette « nuit de la solidarité » aurait vu des habitantEs de Rennes « aller à la rencontre des Rennaises et des Rennais sans domicile et contribuer à une meilleure connaissance de leurs besoins », le tout sous l’égide de la Fabrique citoyenne. Sur le site de l’événement, les bénévoles étaient invitéEs à bien se couvrir pour passer la soirée dehors, et surtout il leur était « déconseillé d’apporter de l’argent liquide ou des objets de valeur » (citation absolument authentique... hélas !). On n’est jamais trop prudent dans la rue, la nuit...
Puisque l’enquête n’a pas eu lieu, désireux d’éclairer le point de vue des pouvoirs publics– tant la préfecture - qui refuse obstinément d’assumer jusqu’au bout son obligation d’héberger les personnes vulnérables - que la mairie dont les éluEs de permanence ne se déplacent même plus quand des migrantEs à la rue occupent un bâtiment vide – le NPA pense pouvoir formuler quelques propositions.
En effet, quelle étrange démarche que celle de demander aux personnes privées d’un toit ce dont iels ont besoin ! Ne peut-on penser que la première chose que la société devrait leur fournir, et bien, ce serait un toit ! Un toit non comme une charité, un toit non comme une « solidarité » abstraite, mais un toit comme un droit, tout simplement. Et si on commençait par là, « quoi qu’il en coûte » comme dirait le président quand il s’agit de sauver les affaires, les profits, la consommation ?
Alors, rétabliEs dans leur dignité élémentaire, il serait certainement intéressant de discuter avec les personnes actuellement privées de logement, françaises ou immigrées, et sans doute feraient-ils et elles apparaître des besoins aussi extravagants que le droit à la santé, à l’éducation, à un revenu, à avoir des papiers, à être reconnuEs comme des personnes à part entière !
C’est la raison pour laquelle le NPA de Rennes s’adresse à celles et ceux qui, sensibliséEs par les difficultés et les souffrances de celles et ceux qui vivent à la rue, auraient été tentées de participer à la nuit de l’enfumage : rejoignez le combat de celles et ceux qui, au sein des associations, des organisations syndicales et politiques, luttent au quotidien, non pour compter les personnes vivant dans la la misère de la rue mais pour les aider à obtenir des droits, sans jamais se laisser endormir par les jérémiades de l’état ou de la municipalité de Rennes, qui répètent inlassablement qu’ils en font déjà tant et que ça leur coûte tellement !
Le gymnase de la Poterie est toujours occupé par une soixantaine de personnes dont une vingtaine d’enfants. Venez y passer un moment, il y a besoin de monde en journée et la nuit.
Un toit, c’est un droit ! Zéro personne à la rue !