Les fidèles de l’ « Anticapitaliste » ont pu suivre, toute l’année 2016-17 le dossier « migrant.e.s » à Rennes. A la fermeture du squat de la Poterie le 17 juillet, nous avons réussi à imposer à la préfecture et la ville de trouver (à la dernière minute, bien entendu !) des « solutions » pour une grande partie des migrant.e.s qui y logeaient. Nous savions que ce serait insuffisant et provisoire.
Fin août, une centaine de migrant.e.s, hommes femmes et bon nombre d’enfants se retrouvent sans abri. Avec l’association « Un Toit C’est Un Droit », nous avons donc « occupé » tour à tour une MJC, le local de Solidaires, la MIR… pour une à deux nuits chaque fois. Jusqu’à ce qu’il soit décidé de s’installer dans le gymnase d’un collège. Informée, la Ville de Rennes n’a pas semblé plus émue que cela et n’a pas cru bon de faire intervenir la Croix Rouge pour apporter des lits pliants comme ils l’avaient fait en juillet.
C’est donc une centaine de migrant.e.s qui dorment sur des matelas depuis le 8 septembre. La vie s’est organisée tant bien que mal grâce à un formidable élan de solidarité. Des repas sont apportés le soir par des collectifs militants ou des petits groupes d’ami.e.s. Des militant.e.s sont présent.e.s en permanence, jour et nuit.
Nous avons enchaîné les actions, occupé la DDCSPP, fait irruption dans la préfecture. A la DDCSPP, il a été dit qu’il ne s’agissait pas d’un problème d’argent, ni d’un problème de place, mais qu’ils répondaient à des injonctions politiques ! Quant à la pref, qui refusait même d’admettre que beaucoup d’occupant.e.s étaient des demandeurs d’asile, elle a fini par dire que les dossiers seraient examinés... au cas par cas et que les sans papiers étaient voués... à retourner au pays.
Alors que la situation semble s’enliser, que les migrant.e.s sont fatigué.e.s et se demandent jusqu’à quand cette situation intolérable va durer, la mobilisation se renforce. Le collectif de plus de 40 orgas, constitué l’an passé autour du squat, perdure et appuie les actions. A son appel, près de 200 personnes ont participé mercredi 20 à une AG (à 16h !) puis à une soirée d’occupations de foyers avec les migrant.e.s.
Prermiers succès, durant la semaine écoulée, des familles ont été logées, en CADA, ou en maisons. Mais il arrive tous les jours de nouvelles personnes en errance. Nous apprenons qu’en novembre, 40 places supplémentaires d’hébergement d’urgence vont être créées et quelques places pour des femmes seules avec enfants. C’est insuffisant et nous n’attendrons pas jusqu’en novembre !
Outre le logement des demandeurs d’asile et la mise à l’abri de tous les autres, nous (le collectif des 40) réclamons l’ouverture d’un centre de mise à l’abri ouvert 24h sur 24 et sans condition. Et bien sûr, nous (le NPA et bien d’autres) exigeons : la régularisation de tous les sans papiers et la liberté d’installation et de circulation.