Rennes 19 mai : Blo, Blo, Bloquons tout !
19 mai 8h : les syndicalistes FO et CGT (ces deux organisations ayant décidé d’annuler leur appel à manifester pour "se concentrer sur les blocages..." prennent position aux abords de l’échangeur de la Porte de Lorient, rapidement rejoints par des des jeunes et des militant.e.s de l’AGI et du NPA. Blocage filtrant, parfois très peu bloquant... Heureusement, régulièrement des routiers solidaires coupent le moteur pour quelques minutes. Et là, ça bloque !Vers 10h, une partie des bloqueurs prennent le chemin de CdG (Charles de Gaulle), en annonçant à celleux qui restent leur retour en manif ! "Tenez bon, on revient !"
11h, CdG : un impressionnant dispositif policier surveille les accès à la place. Fouille systématique, confiscation des éléments de protection (lunettes). L’interpellation d’une lycéenne est interrompue in extremis par l’intervention de quelques militant.e.s, drapeaux au vent. Plane alors sur la place la nouvelle, encore imprécise, de l’interpellation de 19 militant.e.s à la suite d’une action dans le métro. Puis un cortège de 2000 personnes s’élance, à un rythme soutenu, pour une manif dynamique vers la route de Lorient. Solidaires (qui heureusement a maintenu son appel et a déposé le parcours !) mène la danse. A noter la forte participation au pôle animé par le NPA : quelques drapeaux claquant au vent, un mégaphone, du rythme, pas de répit, car décidément, "on n’en veut pas, de cette société là !".
Dès le début de la route de Lorient, l’hélico de la gendarmerie nous accompagne, comme pour nous rappeler la tension que l’on aurait pu oublier dans ce cortège alerte et joyeux ! Porte de Lorient, le blocage est effectif... mais tenu par les hommes en bleu adossés à leurs sombres fourgons... Le face à face dure un peu, puis le cortège se scinde et part vers la droite - de ce côté là ce sera envahissement du périphérique, gazage et matraquage - et vers la gauche - de ce côté là ce sera face à face devant la passerelle, puis la BAC quittant les lieux, jonction avec le blocage du périphérique intérieur à Cleunay (des dizaines de camions bien rangés). Une deuxième vague de manifestant.e.s, guidés depuis le pont par des militant.e.s dans le dos des flics, rejoint le blocage, prenant de vitesse les bleus et la BAC.
L’évacuation du blocage est alors mise en œuvre, sans aucune espèce de sommation, par un peloton de robocops particulièrement haineux, furieux, mettant en danger les manifestant.e.s, contraint.e.s de passer un fossé et les rails de sécurité sous la pression, les insultes et les coups de matraque, sous les aboiements de ceux-là même qui la veille pleurnichaient sur les ondes parce la France ne les aime plus ! Scènes choquantes d’un jeune homme le visage en sang, d’un grand nombre de coups portés au dos, aux bras, par des flics surexcités. Même les journaliste présent.e.s se disent choqués.
Le retour se fait alors vers le centre, par les deux rives de la Vilaine, sous la surveillance menaçante des forces "de l’ordre". Et pour celleux qui n’auraient pas compris le message "Vallsien" du jour, la manif cse conclut par la confiscation de nombreux drapeaux, butin dérisoire et vexatoire s’il en est.
Mais bien sûr, cela n’empêchera personne de revenir, car "Etat d’urgence ou pas, on ne nous empêchera pas de manifester !"
Dans le même temps, le blocage de Vern se poursuit, on vous en parle dans la journée !