Le NPA Rennes a participé, mercredi 17/06/2015, à l’action organisée par l’assemblée des pauvres qui s’organisent, nous nous sommes retrouvé-e-s à une trentaine pour dénoncer les nouvelles mesures de contrôle toujours plus important des plus pauvres et précaires : bénéficiaires de la CMU, chômeur-se-s... Après avoir manifesté bruyamment devant le centre régional de l’emploi, nous avons occupé les locaux de la sécurité sociale où nous avons rencontré collectivement la direction afin qu’elle fasse remonter nos revendications.
Généralisation du contrôle des chômeurs : le PS dans les pas du sarkozysme militant
Le gouvernement PS sait très bien qu’il n’a aucune chance d’échapper à la déroute en 2017 s’il ne parvient pas à faire baisser, même faiblement, les chiffres du chômage, ce qu’il promet en vain depuis trois ans. La stratégie qu’il a choisie jusque là a été de multiplier les cadeaux aux entreprises (crédit d’impôt, pacte de responsabilité, travail du dimanche...), dans l’espoir que les patrons veuillent bien créer quelques emplois en contrepartie.
Le problème est que cela ne marche pas : les cadeaux s’accumulent, mais les patrons ont toujours un bon prétexte pour ne pas embaucher. Alors que reste t-il au gouvernement ? Faire ce que la droite a fait avant lui, et qu’il n’osait pas encore jusque là : s’en prendre à ces chômeurs qui ne veulent pas disparaître.
5 millions et demi de chômeurs inscrits à Pôle Emploi face à 320 000 offres d’emplois disponibles : cela en dit long sur la valeur des discours médiatiques autour des « offres non pourvues ». Il faut pourtant aux gouvernants escamoter le fait que le chômage est devenu un phénomène social massif en en faisant un phénomène individuel, un problème psychologique. Le chômeur est donc dans le discours des gouvernements au mieux un être déprimé, au pire un fraudeur. Il faut de leur point de vue le contrôler davantage, non pour qu’il trouve un véritable emploi qualifié, épanouissant, bien payé (espèce en voie de raréfaction), mais pour qu’il accélère la cadence de ses recherches, et que, malgré son expérience, ses qualifications, il révise à la baisse ses prétentions. Qu’il montre que, même rejeté par la société, il conserve intacte sa motivation à se battre pour accéder à un emploi, aussi dégradé et précarisé soit il.
C’est dans ce contexte que Pôle Emploi, après une expérimentation menée dans quelques régions, a décidé de généraliser sur tout le territoire une politique de contrôle systématique des demandeurs d’emploi. 200 conseillers vont se voir attribuer l’unique tâche de contrôler les démarches de recherches d’emploi. Si l’objectif de radier le plus grand nombre possible de chômeurs n’est évidemment jamais assumé, l’effet escompté de ces contrôles ne fait aucun doute : lors des expérimentations, le taux de radiation a été impressionnant, particulièrement là où la méthode des contrôles « ciblés » (les chômeurs considérés comme les plus éloignés de l’emploi) a été choisie (35 % en Franche-Comté). Que le gouvernement verse quelques larmes sur les pauvres chômeurs « découragés », avant de les radier, n’en est que plus cynique.
Le gouvernement, qui ne fait même plus semblant de s’attacher à la tradition politique de gauche, a donc fait le choix de s’en prendre aux plus précaires en généralisant le contrôle et la surveillance (l’Assurance-maladie vient d’ailleurs d’obtenir l’accès aux comptes bancaires de tous les bénéficiaires de la CMU complémentaire) dans le cadre d’une « lutte contre la fraude » qui ne représente pourtant qu’une goutte d’eau vis à vis des fraudes fiscales des entreprises. Celles-ci, en effet, représentent plusieurs dizaines de milliards d’euros chaque année... malgré les multiples allégements fiscaux consentis par les gouvernements depuis trente ans.
Il serait grand temps que les syndicalistes combatifs, les collectifs de précaires, les salariés des organismes sociaux opposés à ces dérives, et les organisations politiques en rupture avec le PS construisent un front unitaire de lutte face à ces attaques qui vont dans un sens opposé à toute politique sérieuse de lutte contre le chômage. Celle-ci implique nécessairement l’affrontement avec la patronat pour imposer la réduction du temps de travail avec maintien du salaire, et des embauches massives.
Le NPA Rennes a participé, mercredi 17/06/2015, à l’initiative de l’assemblée des pauvres qui s’organisent, nous nous sommes retrouvé-e-s à une trentaine pour dénoncer les nouvelles mesures de contrôle toujours plus important des plus pauvres : bénéficiaires de la CMU, chômeur-se-s... Après avoir manifesté bruyamment devant le centre régional de l’emploi, nous avons occupé les locaux de la sécurité sociale où nous avons rencontré collectivement la direction afin qu’elle fasse remonter nos revendications.