Les exilé.e.s du campement des Gayeulles ont été réveillé.e.s ce matin par un important dispositif policier venu, selon un représentant de la préfecture, pour établir « un panorama précis de la situation et ensuite en déduire des hébergements en fonction des situations des gens ».
Or nos associations avaient déjà fourni la semaine dernière une liste d’une soixantaine de noms de demandeurs d’asile qui, nous avait-on dit, serait considérée comme « fermée » (c’est à dire sans possibilité de rajouts). Ce matin, le représentant de la préfecture disait être venu pour « la compléter ». Doux euphémisme pour un dispositif totalement disproportionné avec 12 fourgons de CRS et une dizaine de véhicules de gendarmerie pour un simple recensement des 353 personnes, dont 61 enfants, qui ont établi leur abri de fortune dans deux clairières du parc des Gayeulles depuis début de l’été. Pendant plus de deux heures, ce lieu a été encerclé empêchant les exilés de sortir et tenant à distance les soutiens, et empêchant les enfants de se rendre à l’école.
Depuis des semaines nous ne cessons d’alerter les pouvoirs publics sur les conditions de vie indignes dans ce campement, la seule réponse de l’État face à cette urgence humanitaire est un contrôle d’identité qui a conduit à 4 arrestations. C’est une situation sans précédent à Rennes. Plus de 350 personnes, dont une soixantaine d’ enfants et des personnes gravement malades souffrant de lourdes pathologies dans un campement, c’est du jamais vu. C’est de la non-assistance à personne en danger !
La Préfète déclarait dans la presse le 4 septembre : « l’État héberge et accueille ceux qui sont éligibles au droit d’asile ». Une déclaration qui sonnait comme une provocation, alors que depuis le 1er juillet, le 115 refuse de prendre en charge tous les demandeurs d’asile du département. Elle préfère accuser les associations d’être responsables de cette situation, plutôt que de respecter les droits fondamentaux… et dépenser inutilement l’argent des contribuables, quand une simple convocation administrative en préfecture des « éligibles au droit d’asile » était possible !
Nous ne pouvons tolérer une telle incurie des services de l’État et nous demandons la libération immédiate des quatre personnes interpellées lors de cette opération de chasse aux migrants et la mise à l’abri de toutes les personnes vivant sur le bidonville des Gayeulles.
Non au harcèlement et à la répression !
Papiers et logements pour tou.te.s !
Communiqué signé par :
L’Aubière Thorigné / CRIDEV / UL CNT 35 / Les élu.e.s écologistes à la Ville de Rennes / GAT Réfugiés Migrants FI 35 / Hirondelle Martigné-Ferchaud / MRAP / NPA / élus PG-France Insoumise de Rennes / Québriac Migrants Solidarité / Utopia 56 / UTUD