Rennes, une journée de mobilisation antiraciste.
Ce samedi 12 décembre à Rennes, deux manifestations ont réunis chacune plus de 300 personnes. Une marche en hommage à Babacar, jeune sénégalais abattu de cinq balles par la police la semaine dernière alors qu’il faisait une crise d’angoisse dans la nuit. La seconde était organisée de longue date et faisait suite aux mobilisations organisées par le collectif de soutien aux personnes sans-papiers 35 contre le harcèlement préfectoral et le racisme institutionnel que subissent les migrant-e-s. Ces deux manifestations avaient comme dénominateur commun, une dénonciation et une résistance au racisme d’Etat.
La marche silencieuse pour Babacar a réuni 350 personnes, habitant-e-s du quartier, militant-e-s syndicaux, politiques, associatifs, proches et amis de Babacar. Nous avons marché en son hommage de Maurepas jusqu’au centre ville mais aussi pour toutes les autres victimes de crimes policiers. Les prises de parole, fortes, de ses proches et amis ont permis de mieux découvrir Babacar qui s’était engagé dans plusieurs événements militants ces derniers mois, de mieux comprendre l’injustice dont il a été victime, de mieux cerner ce racisme qui s’abat dans notre société et nos quartiers populaires... La mobilisation se met en place avec le deuil des proches et sera amené à s’amplifier pour dénoncer cette impunité policière. Comme on pouvait le lire, en grande lettre noire, en haut de la tour où il s’est fait assassiné, l’heure est à l’hommage. Un hommage qui prend acte de l’injustice de notre société, de la responsabilité des gouvernants lorsqu’ils stigmatisent les migrant-e-s et donnent tout pouvoir aux flics... un hommage qui permettra de continuer à résister pour que justice soit faite pour Babacar et tou-te-s les autres... Le tract du NPA Rennes ici : http://anticapitaliste-35.org/IMG/pdf/tract_npa_rennes_crime_policier_a_maurepas_face_a_l_impunite_resistance.pdf
Nombreu-se-x ont été celles et ceux qui ont poursuivi leur mobilisation en se rendant immédiatement après à la manifestation organisé par la coordination régionale solidaire des immigré-e-s. 300 personnes ont répondu à cet appel et ont manifesté bruyamment dans les rues passantes de Rennes en pleine après midi. La préfecture de Rennes était particulièrement visée dans les slogans, en effet, elle harcèle systématiquement les migrant-e-s et opère une vraie politique raciste « Intimidation, discrimination, la préfecture de rennes provoque la rébellion ».
Toujours plus de répression, de documents à fournir, de chantage contre les migrant-e-s... le collectif de soutien aux personnes sans-papiers 35 mais aussi les nombreuses organisations qui font partis de la coordination avaient des comptes à régler avec la préfecture. La venue des camarades solidaires de Blain, Lannion, Laval, Morlaix, Nantes, Quimper et Caen a permis de mettre la pression sur la préfecture qui ne pouvait ignorer le harcèlement spécifique que connaisse les migrant-e-s à Rennes. Cette mobilisation a permis de faire reculer la préfecture sur quelques unes de ses pratiques xénophobes ! La réussite de la mobilisation s’explique par le travail militant des collectifs qui refusent de laisser avancer la xénophobie et le racisme partout où ils pourraient s’implanter (des milliers de tracts sont diffusés depuis des semaines !). Cette mobilisation met en lumière la possibilité de faire vivre nos solidarités avec les migrant-e-s, état d’urgence ou pas !
Il est essentiel de redonner de la visibilité aux migrant-e-s qui continuent à se confronter à des institutions racistes et xénophobes, développons nos solidarités ! La lutte ne s’arrête pas là, nous continuerons à nous mobiliser contre les centres de rétentions, les tests osseux, pour la régularisation de toutes les personnes sans-papiers, pour l’ouverture des frontières, pour la libre circulation et la libre installation !