Perquisitions et assignations à résidence de militants écologistes, manifestations interdites :
Etat d’urgence ou Répression de toute contestation ?
Le vrai visage de la "république" et de l’union nationale de Hollande !
LIBERTE POUR NOS CAMARADES RENNAIS-E-S !
Ces derniers jours, l’état d’exception prend une tournure différente : perquisitions musclées, assignations à résidence et interdiction d’aller en Ile de France pour des militants écologistes et d’extrême gauche.
Jeudi 26 et vendredi 27 novembre au matin, de nombreux fonctionnaires de police munis de fusils à pompes et assumant totalement leur toute-puissance sont intervenus chez des militants (6 à Rennes et 24 en France) en les menottant et les plaquant au sol, parfois devant leurs enfants. Évoquant la recherche infructueuse "d’armes de guerre et d’explosifs", ces fonctionnaires de police ont obéi aux ordres du préfet et de Bernard Cazeneuve, Ministre de l’intérieur, membre du PS. La principale justification pour ces perquisitions, est que ces militants sont jugés susceptibles de manifester violemment à l’occasion de la COP21 et que les forces de police ne soient pas mobilisées à autre chose que la menace terroriste.
Comment, sur quels faits et par qui, ces militants ont-ils été jugés ?
La préfecture, sans aucune preuve, utilise des informations des renseignements généraux et des faits imaginaires, approximatifs ou faux comme l’accusation de posséder des engins incendiaires lors d’une manifestation à Milan contre l’exposition universelle… Elle les accuse également d’avoir participer à la manifestation anti-aéroport du 22 février 2014, au week-end de mobilisation contre les violences policières organisé à Pont-de-Buis un an après la mort de Rémi Fraisse... Or, ces mobilisations sont légitimes et ont été porté par une grande partie du mouvement social dont le NPA Rennes !
Ces faits sont directement en lien avec la demande de l’état français de déroger à la Convention européenne des Droits de l’homme grâce à l’article 15 de cette convention qui annule des droits, pourtant fondamentaux, si la nation est en guerre ou en danger. L’état d’urgence est un état d’exception où nos droits sont bafoués, comme celui de manifester, et où des assignations à résidence sont décidées sur la base de stigmatisation, de discrimination, voire dans certains cas de délations.
Ce gouvernement démontre le vrai visage de l’Union nationale : faire taire toute contestation de sa politique et criminaliser le mouvement social. Il n’est pas anodin de voir les premières restrictions au droit d’expression frapper les militants écologistes. Ceux qui polluent la planète, protègent les fraudeurs comme Volkswagen ou l’agriculture productiviste, n’ont aucun intérêt à voir les peuples s’emparer des enjeux de la COP 21.
Le NPA, dénonce les "solutions" de ce gouvernement telles que l’État d’urgence, l’unité nationale, la guerre, qui en fait servent les extrémistes de droite et les racistes.
Le NPA apporte son soutien à ces militant-e-s assigné-e-s à résidence et participera à toutes les manifestations contre la guerre et le racisme, toutes les manifestations qui permettront d’arrêter le cycle des barbaries impérialistes, de l’austérité néolibérale et des monstres qu’elles nourrissent. L’ensemble des militant-e-s doivent retrouver leur liberté, nous ne les laisserons pas enfermer nos camarades rennais-e-s sans lutter, solidarité !
État d’urgence - Perquisitions et assignations à résidence chez des militants rennais
Jeudi 26 et vendredi 27 novembre au matin ont eu lieu une importante opération de police visant des militants écologistes et d’extrême gauche. Des perquisitions musclées ont eu lieu quasi-simultanément dans plusieurs habitations de Rennes (à notre connaissance, au moins six). À chaque fois une personne se voyait signifier une assignation à résidence ou une interdiction d’Île-de-France.
Les fonctionnaires de police, en grand nombre et armés de fusils à pompes, sont venus chez nous, où vivent aussi des enfants, nous ont tous menottés et plaqués au sol.
Pour justifier ces interventions, les forces de l’ordre nous ont dit agir dans le cadre des opérations de police en marge des manifestations prévues lors de la COP21. Ils nous ont délivré des assignations à résidence. Interdiction de quitter Rennes, obligation de pointer trois fois par jour au commissariat et de rester chez nous de 20h à 6h, et ce jusqu’au 12 décembre.
La décision de ces perquisitions a été directement ordonnée par le préfet. Les policiers, qui expliquaient qu’ils avaient désormais des « pouvoirs élargis », assumaient ostensiblement leur toute-puissance en évoquant avec un humour cynique la recherche bien sûr infructueuse « d’armes de guerre et d’explosifs ».
Les papiers qui nous ont été délivrés expliquent que « la forte mobilisation des forces de sécurité pour lutter contre la menace terroriste ne saurait être détournée pour répondre aux risques de troubles à l’ordre public liés à de telles manifestations revendicatives ». Ce qui légitime pour eux ces assignations préventives.
Les informations utilisées pour justifier les assignations émanent vraisemblablement des services de renseignement et évoquent pêle-mêle des faits faux, imaginaires ou approximatifs. Trois raisons principales sont invoquées :
La participation à la manifestation anti-aéroport du 22 février 2014, à Nantes à laquelle avaient participé 40 000 personnes et pour laquelle aucune des personnes assignées n’ont été arrêtées ou condamnées.
leur présence au week-end de mobilisation contre les violences policières organisé à Pont-de-Buis un an après la mort de Rémi Fraisse par une grenade de la gendarmerie. Une mobilisation publique et soutenue par l’Assemblée des blessés qui soutient les victimes de la répression policière.
L’arrestation préventive dans un squat à Milan avant une grande manifestation contre l’exposition universelle à laquelle ont participé les opposants à la ligne TGV Lyon-Turin, des cortèges syndicaux et militants pour le logement. Certaines personnes sont accusées d’avoir été en « possession d’engins incendiaires », ce qui est faux et qui a été contesté devant la justice italienne.
À aucun moment la préfecture ne se donne la peine de prouver ces informations. Certains d’entre-nous ont été présents lors de ces manifestations, d’autres non et aucun n’a jamais été inculpé pour des faits de violence ou de troubles à l’ordre public.
Il n’aura pas fallu deux semaines pour que se révèle ce que permet l’état d’urgence.
Alors que le gouvernement clame que la vie doit continuer normalement (appel à sortir aux terrasses, à participer aux concerts...) et que de grands événements sont maintenus, la contestation politique, elle, se retrouve acculée au silence avec des interdictions de manifester, à Rennes et Paris notamment. Une opération d’intimidation et de neutralisation (perquisitions arbitraires et assignation à résidence) dont on commence seulement à soupçonner l’ampleur...
Après la communauté musulmane dans son ensemble – avec l’intervention hallucinante de la police au restaurant Pepper Grill en région parisienne, par exemple –, voilà les militants des luttes écologiques, en soutien aux immigrés, pour le droit au logement, devenus victimes de la « guerre contre le terrorisme » chère à François Hollande.
Si ce type d’intervention et d’assignation ont eu lieu en France, qu’il s’agisse de militants d’extrême-gauche ou d’autres victimes de l’État d’urgence, n’hésitez pas à nous contacter.
Vous pouvez communiquer avec nous en nous écrivant à l’adresse suivante :
a.residence@riseup.net