Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA) - Ille et Vilaine (35)
  • Squat de la Poterie : solidarité militante avec les migrantEs !

    Lundi 17 juillet, les 175 migrantEs sans papiers qui occupaient le squat de la Poterie depuis juin 2016 ont dû quitter leur logements comme ils/elles s’y étaient engagéEs (convention entre les associations, le groupe propriétaire Lamotte et la mairie). Durant 1 an donc, plusieurs dizaines de migrantEs, dont de nombreux enfants, ont pu profiter d’un toit, besoin nécessaire pour vivre, travailler, se scolariser... Cette expérience a été positive et exemplaire dans de nombreux domaines : la solidarité effective qui s’est exprimée autour de ce squat, les liens tissés avec les habitantEs du quartier, les échanges culturels, les cours de soutien scolaire, de français, les animations, les concerts... Le collectif de soutien, fort de 42 associations, partis politiques, syndicats était bien l’expression de la grande solidarité qui s’est mise en place avec les migrantEs.

    Mais lundi, alors que le collectif travaillait depuis des mois aux solutions de relogement, les autorités publiques (mairie mais surtout préfecture) bloquaient de manière scandaleuse ces possibilités d’hébergement. A grand renfort de communiqués de presse (3 articles en 3 jours), le préfet Mirmand affirmait qu’il n’y avait pas "de situation d’urgence", qu’il n’avait demandé aucune expulsion (voulait-il nous voir continuer une occupation illégale ?), mentait honteusement au sujet de démarches administratives que les migrantEs n’auraient pas faîtes... Le préfet est ainsi allé jusqu’à interdire à la mairie d’héberger les migrantEs dans un gymnase !

    Il aura fallu des heures de réunions pour arracher des places d’hôtels et l’ouverture d’un gymnase ! Depuis des semaines les autorités nous expliquent qu’il n’y a pas de place, que ce n’est pas de leurs compétences..... et il faut attendre les dernières heures, les migrantEs et les enfants patientant sous un soleil de plomb, pour obtenir le b-a-ba humanitaire ? La solidarité et le travail militant ont donc permis qu’aucunE migrantE, aucun enfant, ne dorme à la rue lundi soir. Mais les solutions trouvées restent pour la plupart provisoires : précarité de l’hôtel, le gymnase fermé la journée, l’hébergement solidaire chez des camarades...

    Mais que se passera-t-il fin août ?

    Le NPA a été présent tout au long de cette année de lutte et de solidarité, dans les manifs, dans les réunions du collectif et avec les autorités. Si 42 organisations ont signé les tracts, on peut regretter cependant que le travail militant n’ait reposé que sur quelques-unEs (et nous saluons ici le travail admirable des militantEs d’UTUD), les manifestations étaient elles malheureusement trop peu fournies pour établir un véritable rapport de force avec les autorités.

    Pour nous, le combat pour la régularisation des sans papiers et de soutien aux migrantEs est primordial dans la situation politique actuelle. Le ministre de l’intérieur Collomb se situe déjà dans la droite ligne de ses prédécesseurs Sarkozy/Hortefeux/Valls/Cazeneuve. Quand un arrêté municipal prétend interdire de nourrir les migrantEs, quand le F Haine organise ou tente de le faire, des rassemblements devant les CAO, quand les identitaires participent au financement d’une flotte anti migrantEs, quand des soutiens sont poursuivis et condamnés, quand les campements de Calais ou de Paris sont attaqués par la police, quand Macron fait des « blagues » racistes anti comoriens ou sur les femmes africaines, il ne suffit plus de manifester notre indignation, mais d’organiser la riposte la plus large possible, avec virulence et détermination.

    Le NPA Rennes, anticapitaliste, antiraciste et internationaliste, pense qu’il est aujourd’hui indispensable d’organiser dès la rentrée une rencontre unitaire large (partis, organisations, assos, groupes de citoyens solidaires, migrantEs...) afin d’organiser dans les plus brefs délais une initiative majeure de soutien aux migrantEs à Rennes. Nous y sommes prêts !

    Le 20 juillet 2017

    Portfolio