Encore une fois, la fin de l’été, à Rennes, va être placée sous le signe de la solidarité avec les migrant.e.s, maltraité.e.s par la Préfecture d’Ille-et-Vilaine.
En effet, celle-ci prétend profiter du mois d’août pour mettre à la rue des dizaines de familles, dont un certain nombre a déjà connu le squat de La Poterie.
Nous allons nous mobiliser dans les jours qui viennent, pour lutter contre la mise en œuvre de cette mesure insupportable, et dès aujourd’hui, le NPA se joint à l’appel de l’association Un Toit C’est Un Droit pour un pique-nique solidaire le lundi 20 août devant l’Hôtel du Val Blanc à Vern.
L’infâme décision de la préfecture d’Ille-et-Vilaine est la traduction, sur le terrain, de la politique mise en œuvre par le gouvernement, qui vise à rendre, en France, la vie impossible aux étranger.e.s qui sont venu.e.s y chercher refuge.
La gesticulation et le pauvre marchandage autour des réfugié.e.s de l’Aquarius ne doivent tromper personne, la politique du gouvernement à l’égard des étranger.e.s, demandeur.euse.s d’asile, débouté.e.s, dubliné.e.s, immigré.e.s, n’est ni juste ni humaine, et les préfets sont tenus de l’appliquer dans toute sa rigueur : les expulsions, comme à Nantes, à Rennes maintenant, se multiplient, jetant à la rue des dizaines de familles, des dizaines d’enfants. En outre, le vote de la loi asile-immigration qui vise à durcir les conditions d’accueil, à restreindre les droits des personnes, va aggraver le climat anti immigré.e.s. Il convient d’ajouter, à Rennes et en Ille-et-Vilaine, que la scandaleuse décision, prise en catimini par le Conseil Départemental, de supprimer le versement de l’aise sociale à l’enfance à de nombreuses familles va accentuer les effets de cette politique criminelle et raciste, en aggravant la misère d’un grand nombre de personnes.
Notre tâche est donc immense, et nous allons devoir batailler contre toutes ces mesures. Dans un passé récent, nous avons montré notre force, notre disponibilité, pour agir : autour de La Poterie (juin 2016-juillet 2017) s’est constitué un très large cadre unitaire, qui a permis ensuite à l’occupation du gymnase Echange (septembre à novembre 2017) de durer plusieurs semaines, contraignant les pouvoirs publics à assumer leurs responsabilités. Nous avons manifesté, à Saint-Jacques-de-la-Lande, contre le Centre de rétention (octobre 2017) ; avec les lycéen.ne.s (novembre 2017), nous avons manifesté à Rennes (600 jeunes en manif) et nous avons empêché l’expulsion d’Alex et Giorgi ; nous avons participé, à Paris, à la marche des solidarités, commune aux sans-papiers et aux victimes de violences policières (mars 2018) ; nous avons marché, à Rennes, "pour un lieu d’hébergement ouvert 24h sur 24 sans conditions, l’arrêt des accords de Dublin, l’arrêt des tests médicaux sur les mineurs non accompagnés", (avril 2018)… A chaque fois, nous nous sommes retrouvé.e.s des dizaines, voire des centaines… Par contre, si nous avons été très actif.ve.s, nous sommes resté.e.s très dispersé.e.s et nous n’avons pas su concrétiser un puissant mouvement contre la loi asile immigration, qui est passée à bas-bruit...
Alors en cette rentrée, rentrée précoce de la solidarité, nous considérons que ce à quoi nous devons travailler, dans la durée, c’est l’unification de notre engagement autour des luttes des migrants, des demandeurs d’asile, des sans papiers.
Le NPA considère que chacune de ces luttes, menée par les intéressé.e.s, quelle que soit l’association ou le regroupement d’associations qui la soutiennent au départ, doit être menée et soutenue par tous, dans l’unité, dans un cadre d’échanges, de discussions et de décisions démocratiques. Et nous pensons que c’est au travers de l’ensemble de ces luttes que nous pourrons contribuer, tous ensemble, à la construction d’un rapport de force qui nous permettra de desserrer l’étau de la politique du gouvernement. "